Bien que certaines idées soient appréciables, Légendes Pokémon : Z-A ne porte finalement le nom de légende que dans son titre.
Annoncé comme la nouvelle grande page de la licence, Légendes Pokémon : Z-A promettait de revisiter Illumis sous un angle plus urbain, plus dense, plus vivant. Sur le papier, l’idée fonctionne : un retour à une grande ville emblématique, une ambiance plus mature, un système de progression pensé autour de l’investigation et de la compétition.
Mais dès les premières minutes, une évidence frappe : le jeu manque cruellement de moyens techniques. Bien qu’on y trouve quelques bonnes idées ludiques et quelques passages narratifs touchants, l’emballage les trahit, au point de nuire à l’expérience globale.
Légendes Pokémon : Z-A, l’indignité graphique
Il est difficile de ne pas être immédiatement heurté par ce que propose Légendes Pokémon : Z-A sur le plan visuel. Sortir un jeu aussi pauvre techniquement en 2025, sur la licence la plus lucrative du monde, tient presque du cynisme. Les environnements sont crus, plats, nus, sans texture ni profondeur. Les façades des bâtiments semblent tout droit sorties d’un jeu du début des années 2000, les matériaux n’ont aucune matière, aucun relief. Les ombres bavent ou disparaissent selon la caméra, et la distance d’affichage peine régulièrement à suivre. Plus grave encore, le level-design d’Illumis, pourtant ville iconique et vibrante dans notre mémoire, apparaît ici dépouillé, sans âme, comme si l’on traversait un décor en carton où rien ne semble réellement exister.
Les animations, quant à elles, confinent au malaise. Les personnages bougent avec rigidité, sans expression notable, leurs visages figeant toute émotion potentielle. Les cinématiques, génériques au possible, sont filmées sans idée de mise en scène et peinent à produire le moindre impact dramatique. On note bien quelques exceptions : certains intérieurs sont un peu plus soignés, et les égouts offrent une ambiance presque réussie, sombre et légèrement oppressante. Mais ces réussites isolées ne suffisent pas à masquer ce qui s’apparente à un quasi zéro technique, un produit visuel indigne de l’aura Pokémon.
Un gameplay qui essaie de sauver les meubles
Et pourtant, malgré tout cela, on se surprend parfois à s’amuser. Le gameplay, tout en conservant la base posée par Légendes Pokémon : Arceus, tente quelques ajustements. Les déplacements sont plus fluides, l’esquive mieux intégrée, certaines missions encouragent réellement l’exploration. Les combats, eux, s’avèrent étonnamment nerveux et agréables : l’alternance entre puissance et vitesse permet de composer des stratégies simples mais satisfaisantes. On retrouve une réelle lisibilité, un rythme efficace, une sensation de familiarité assumée.
Mais le revers de la médaille n’est jamais loin. La capture des Pokémon perd une grande partie de sa dimension stratégique : là où Arceus imposait préparation, observation et précision, Z-A revient à un modèle plus automatisé, plus fade. La progression, elle aussi, manque de variété, rendant certaines zones et certains objectifs mécaniques. On voit les coutures, on devine les scripts, et l’enchantement finit par s’effriter.
Côté bande sonore, la surprise est plutôt positive. Plusieurs thèmes d’Illumis sont réarrangés avec goût, et certaines pistes accompagnent vraiment bien les combats les plus marquants. Cependant, une répétition trop évidente s’installe au fil des heures : les mêmes musiques reviennent encore et encore, au point d’en perdre leur impact. Une belle bande son donc, mais qui manque de renouvellement pour pleinement soutenir l’aventure.
Un scénario qui se fatigue, une durée de vie qui étire pour mieux lasser
La narration suit un schéma qui s’épuise très vite : trois Méga-Férox à neutraliser, un ticket défi à obtenir, un adversaire à battre pour grimper dans le Royale Z-A… puis recommencer. Les premières minutes intriguent, les dernières minutes touchent — il faut le reconnaître — grâce à un final qui parvient, malgré tout, à réveiller un peu d’émotion. Mais tout ce qu’il y a entre les deux tient de la répétition, du remplissage, du prévisible. Le boss final, lui, peine à convaincre : trop simple, trop court, trop peu mémorable. On termine plus par inertie que par investissement.
Quant à la durée de vie, elle dépendra de votre envie de vous accrocher. La quête principale se boucle en une vingtaine d’heures, mais le jeu propose plus de 50 heures pour qui souhaite compléter les 119 quêtes annexes, remplir les 230 entrées du Pokédex et s’attaquer au post-game — lui aussi répétitif. Les combats classés en ligne, enfin, s’avèrent anecdotiques et peinent à s’imposer comme un véritable contenu compétitif. Le tout laisse un goût d’inachevé, comme si le jeu avait été lancé avant d’être abouti.
En conclusion, Légendes Pokémon : Z-A avait les cartes en main pour réinventer la licence une seconde fois. Il en résulte finalement un jeu au potentiel évident mais terrassé par une réalisation indigne de son nom.
Légendes Pokémon : Z-A est disponible depuis le 16 octobre 2025 sur Nintendo Switch 1 & 2.
Avis
Quelques bonnes idées de gameplay et une bande-son globalement inspirée ne suffisent pas à masquer des faiblesses structurelles, un scénario inconsistant et un habillage visuel catastrophique pour Légendes Pokémon : Z-A.
- Graphismes
- Gameplay
- Bande sonore
- Durée de vie
- Scénario

