Si Fabrice Gobert sait construire des ambiances magnétiques et mystérieuses (Les Revenants), il se perd souvent dans des scénarii trop alambiqués, avec de belles idées malheureusement jamais dénouées. K.O. souffre ainsi des mêmes difficultés. Une puissante intrigue, mais une histoire inachevée.
Une obscurité oppressante. L’atmosphère est lourde, pesante, écrasante. Laurent Lafitte brille d’aigreur et de noirceur. Un jeu impeccable et froid, qui permet de vraiment construire une prison psychologique terrifiante et irrespirable. Les autres membres du casting font preuve de cette même opacité énigmatique. Dommage alors que les rôles ne possèdent aucune profondeur et demeurent dans une superficialité sinistre et mortifère.
Perdu. Dès les premières minutes, le film tourbillonne, passe de personnages en personnages sans jamais s’arrêter sur eux. Tout semble confus, brouillon, flottant. Impossible de comprendre où le réalisateur tente de nous emmener. Et quand l’action démarre enfin, on se retrouve totalement désorientés, sans véritable élément auquel se raccrocher. Volonté narrative ou véritable erreur de mise en scène, le problème est bien là. K.O. apparaît brumeux, chaotique et décousu. Un thriller haletant, égaré dans un univers fantastique.