Denzel Washington est familier de Fences, la pièce d’August Wilson dont son film est l’adaptation. Après l’avoir interprété avec succès à Broadway, il tente de lui redonner vie sur pellicule. On y suit Troy Maxson, éboueur dont la couleur de peau joua un rôle de frein dans la carrière. Avec son entourage, l’homme pose des barrières qui menacent de s’effondrer…
Une solide charpente narrative. De bout en bout, Wilson n’impose pas, au nom de la sacro-saint dramaturgie, de rédemption miraculeuse pour ses personnages. Ils sont comme ils sont, voilà tout. Cette exigence constitue une qualité rare que Washington s’évertue à respecter à la lettre. Problème : il faut réaliser un film, pas une pièce de théâtre.
Le statisme en guise de totem. La subtilité des enjeux de Fences se lit entre les lignes. Sur la « page », les dialogues, omniprésents, se succèdent sans que ne surnage un élément qui puisse réellement enrayer cette mécanique. Derrière l’élégant cinéaste, Washington se taille une place étouffante au sein du casting. Parfois lourdement cabotin, il n’élève pas Fences au-dessus d’une sage reproduction de la pièce d’origine.