Si je vous dit… premier film ?
Fantastic Birthday (Girl Asleep). Je travaille habituellement comme metteur en scène au Windmill Theatre Co d’Adelaïde en Australie Méridionale et Fantastic Birthday était une pièce que l’on jouait là bas. On (avec Matthew Whittet) a donc décidé de l’adapter sur grand écran et de se lancer dans la folle expérience du cinéma. Je me suis mise à la réalisation et Matthew a écrit le film en plus d’interpréter Conrad/L’homme abject.
Style retro?
Pantalons pattes d’eph et fibres synthétiques. J’adore l’esthétique des années 70 et c’est aussi une période extrêmement intéressante pour raconter l’histoire d’une jeune fille qui grandit. Cette époque a été marquée par une évolution importante de la condition féminine en Australie. Pour la première fois (depuis la guerre), les femmes ont commencé à réaliser qu’elles pouvaient recevoir une éducation, avoir une carrière et même bourlinguer dans le monde entier.
Fantastique ?
Wow ! En Australie, “fantastic” est principalement utilisé dans le sens “Oh Wow”, et non pas dans le coté onirique du terme. J’aime le fait que les Français aient renommé le film de cette façon. Cela suscite l’imaginaire et le rêve, qui sont vraiment des éléments majeurs du film.
Grandir ?
Challenge. Dans les contes, la forêt est l’endroit de tous les dangers et toutes les transformations. Dans Fantastic Birthday, elle représente l’adolescence. Pour certains, le passage par la forêt est simple, pour d’autres il est très dur. Il arrive également de ne jamais parvenir à le surmonter.
Alice au pays des merveilles ?
Terrier de lapin. Tout comme Alice, notre protagoniste, Greta Driscoll, voyage d’un monde à l’autre en passant par un trou. C’était certainement une influence pour le film, mais on s’est aussi beaucoup inspiré du conte de la Belle au bois dormant.
Humour australien ?
Excentrique. On dit que les Australiens aiment beaucoup l’autodérision. Dans Fantastic Birthday, l’humour constitue réellement un fil conducteur. On s’est, d’ailleurs, beaucoup amusé avec cette famille. Les personnages sont complétement perchés, mais très attachants et hautement reconnaissables.
Bethany Whitmore ?
Dévouée. Elle venait juste d’avoir 15 ans quand nous avons tourné Fantastic Birthday, mais elle avait déjà de l’expérience (elle évolue dans le cinéma depuis qu’elle est très jeune). Dès le début du film, Bethany devait être capable d’endosser l’histoire au travers de petites scènes courtes dans lesquelles elle n’avait pas grand chose à faire. Ce n’était pas facile, mais elle s’en est très bien sortie. J’ai adoré travailler avec elle. C’était génial de rencontrer quelqu’un d’aussi jeune, apte à prendre autant de risques.
Amitié ?
La vie. L’amitié est vraiment une idée centrale dans la plupart des scenarii de Matthew Whittet. Evidemment, quand vous êtes un adolescent, vous commencez à délaisser votre famille pour vous focalisez sur vos amis. C’est en quelque sorte un changement de priorité.
Chanteur français (Benoit Tremet) ?
Séducteur. En Australie, pendant les années 70, la musique française était très exotique. Notre Benoit Tremet est inspiré de chanteurs tels que Serge Gainsbourg, très connu ici, ou Jacques Dutronc, qui à l’inverse, n’est pas du tout célèbre dans notre pays. Le film propose aussi une chanson appelée Superman/Supercool interprétée par l’artiste français Jacky Chalard. Quant à notre acteur Eamon Farren, il parle le français couramment…enfin, c’est ce qu’il nous a dit.
Fantastic Birthday sort le 22 mars 2017 dans les salles.