Avec Rage 2, id Software nous renvoie dans le Wasteland, 8 ans après le premier opus, pour de nouvelles aventures avec un fast-FPS bien énervé.
Le premier Rage est sorti fin 2011. Sans être une révolution, c’était un très bon FPS « à la id Software » : assez nerveux, plutôt original, associant monde ouvert et véhicules. Sa suite, rapidement annoncée, s’est un peu faite attendre, avant d’être annulée le 4 avril 2013 au profit du développement un peu compliqué de Doom 4.
Fort du succès de Doom, sorti finalement en 2016, le studio id Software, initiateur du genre FPS, revient ici avec ce qu’il sait faire de mieux : un FPS nerveux, au gameplay énergique et à l’univers aussi malsain que déjanté. Pour la partie technique, on retrouve le moteur Apex d’Avalanche Studio (Just cause 1, 2, 3, 4 et Mad Max) qui maîtrise plutôt bien les mondes ouverts. Et c’est ainsi que le 14 mai 2019 sort Rage 2 édité par Bethesda.
Rage 2, Doom au pays de Mad Max ?
On incarnera ici Walker (au choix homme ou femme, sans que ça ait la moindre incidence sur le jeu autre que sa voix), qui par un évènement brutal se trouve être le dernier Ranger (les décors rappelant le Texas sont-ils donc vraiment un hasard ?), soldat équipé d’une armure surpuissante permettant d’exploiter le pouvoir des nanotrites. Un matériau qu’il faudra collecter en explorant les différentes Arches disséminées sur la carte.
Le jeu n’est pas sans rappeler Borderlands et Mad Max avec son univers post-apocalyptique, monde ouvert, véhicules déjantés, grosse armes, arches… De même, les visuels font penser à Far Cry New Dawn, mais la comparaison s’arrête là !
Rage 2, un jeu finalement trop fade ?
Rage 2 est beau oui, mais sans être renversant. Les décors sont variés et les nouveaux biomes plus « végétaux » comme les marais ou la jungle, apportent un peu de fraîcheur dans cet univers désertique.
L’histoire et les PNJ n’ont pas la folie et l’originalité d’un Borderlands, on n’y retrouve pas non plus son humour. Par contre, malgré des dialogues assez creux, parfois même sans sens, le doublage français est plutôt correct. Les musiques, sans être inoubliables, rythment très bien l’action. Rage 2 sait parfaitement nous faire comprendre, rien qu’à l’oreille, si le danger est présent et avec quelle intensité. Un bon point pour l’immersion !
Le rose, omniprésent dans l’identité visuelle de Rage 2, n’est en fait que peu visible « in game », à l’instar du rouge dans un Mirror’s Edge. Il n’est là que pour aider le joueur à distinguer les interactions possibles dans le décor. Première déception donc : Rage 2 est finalement trop sage, limite fade.
On apprécie l’absence de temps de chargements, ainsi qu’un framerate parfaitement stable (à 60fps sur PS4 pro, mais au détriment de la 4K) qui servent à merveille le gameplay nerveux de ce fast-FPS. Par contre, on regrette sérieusement le clipping trop présent pour un jeu de 2019, des textures bien souvent grossières, quelques bugs et glitchs encore trop visibles et une IA toujours un peu aux fraises. Seconde déception donc : Rage 2 n’est pas exactement au niveau technique qu’on attendait de lui.
Les missions s’enchaînent et se ressemblent.
Rage 2 ne propose pas un millier d’armes comme d’autres jeux le promettent. Il se contente de quelques classiques très efficaces, qu’il sera possible d’améliorer au fil du jeu, faisant grandir encore plus un sentiment de puissance et une jouissance dans l’action déjà bien présent. Et puis c’est aussi le grand retour du WingStick au gameplay si original, que même Batman nous envie !
Cependant, autre déception et non la moindre, l’expérience de jeu : si les phases de combat sont bien énergiques comme nous l’a promis id Software, elles précèdent généralement une phase de recherche fastidieuse, pour ne pas dire laborieuse, sur le terrain fraîchement conquis, pour trouver les différents coffres et collectables disséminés dans des décors visuellement chargés.
Dans ces moments là, le gameplay « nerveux » ne nous aide pas beaucoup, surtout manette en main (probablement plus simple au clavier/souris).
Et puis, on retrouve malheureusement les défauts classiques d’un monde ouvert avec des environnements trop vides, des quêtes secondaires inintéressantes et très rapidement répétitives, des PNJ creux, des quêtes annexes Fedex© un scénario trop simple et malgré tout, une certaine linéarité. Et ce ne sont pas les attaques de convois ou les courses sauvages qui vont relever le niveau…
Un jeu court mais intense, pour le plus grand plaisir du joueur !
Mais on n’aura pas à supporter ces quelques défauts trop longtemps, car oui, le jeu est assez court. Et finalement, ça serait plus une qualité qu’un défaut. Avec l’omniprésence de jeux à monde ouverts, le joueur a tendance à se lasser un peu vite. Alors aujourd’hui, proposer un jeu au scénario raisonnablement long (entre 15 et 20h), c’est donner une chance au joueur de le finir avant de s’en lasser et ça aussi c’est un des atouts de Rage 2 !
Rage 2 est donc le jeu idéal pour tout fan de Borderlands attendant le 3. Probablement même un bien meilleur choix que Far Cry New Dawn pour passer l’été.
Pink-kun