Après un 1er épisode décevant, mais loin de la catastrophe attendue, Sonic 2 voit le retour en film du célèbre hérisson bleu ! La mascotte de Sega est de nouveau confrontée au Dr Robotnik, tandis qu’un nouvel allié (et un nouvel ennemi) se joignent dans une aventure plus charmante que précédemment. Demeurent des soucis néanmoins…
Rappelez-vous : il y a 2 ans, Sonic déboulait en salle après une promo brinquebalante et se trouvait être un divertissement pas terrible (mais avec quelques trucs chouettes dedans). Tout d’abord le doublage VO (oui la VF mériterait presque le point en moins malheureusement) de Sonic par Ben Schwartz (The Afterparty) était de qualité, toute comme l’animation du personnage.
De l’autre, Jim Carrey (Kidding) revenait sur le devant de la scène, et en roue libre intégrale, pour incarner un Dr Robotnik (le savant fou en quête de pouvoir) tout à fait plaisant ! Malgré un script et une facture visuelle qui sentait la comédie US méga lambda, 2 ou 3 séquences ainsi qu’un final incarné parvenaient à un résultat au mieux passable. Jeff Fowler est de retour derrière la caméra, gonflé par le succès du premier, pour nous offrir une suite plus aventureuse. Mais est-ce suffisant ?
Sonic 2 débute alors que le hérisson bleu supersonique de SEGA est désormais un fier habitant de la Terre (après avoir fui son monde Mobius et la guerre entre chouettes et échidnés). Après s’être trouvé une nouvelle famille et avoir vaincu Robotnik en l’envoyant dans une autre dimension, Sonic joue les justiciers non-masqués la nuit. Convaincu qu’il faille la jouer solo pour faire le bien, le quotidien paisible du héros va être bouleversé, alors que Robotnik débarque pour se venger aux côtés d’un mystérieux allié échidné…
2 Fast 2 Sonic
L’élément rafraîchissant de cette suite est la volonté d’implémenter plus de lore et d’éléments issus des jeux vidéos, à commencer par Knuckles ! Bien animé également et disposant d’un beau doublage VO par Idris Elba (si avec ça vous voulez toujours voir le film en VF on ne peut plus rien pour vous), ce nemesis inversé du héros permet de varier les plaisirs, notamment via quelques séquences d’action lisibles et aux effets spéciaux carrés. Ce dernier étant à la recherche du McGuffin de Sonic 2 (une émeraude de pouvoir), c’est également l’occasion de lui offrir un semblant de backstory : Knucles est le dernier représentant du peuple ennemi des Chouettes, et donc de la figure maternelle de Sonic.
La volonté d’offrir un (gros minimum) d’enjeu supplémentaire est là, bien qu’on reste sur un traitement disposé au strict minimum. Vous l’aurez vite compris, le vrai big bad n’est pas rouge ! Du côté des persos inédits, nous pouvons aussi compter sur le non-moins célèbre Tails (renard à deux queues et nouvel acolyte) ce qui permet d’éloigner un bon moment les personnages humains (James Marsden, Tika Sumpter ou encore Shemar Moore).
Car là où le premier film n’avait pour ainsi dire que la mascotte supersonique en protagoniste de synthèse, cette suite questionne encore plus la légitimité d’une adaptation en live-action du célèbre hérisson bleu. Sonic 2 retombe donc régulièrement dans les travers de vouloir donner de la présence à des personnages dont on se fiche royalement, sans aucun arc narratif ni réelle velléité comique.
Tout n’est pas bon dans le hérisson
Sonic 2 a en effet la très mauvaise idée de nous faire suivre un second fil rouge de mariage à Hawaï, comme pour justifier la présence d’un casting humain et de vannes sorties d’une rom-com un peu neuneu. Et c’est bien dommage, car si le principal arc narratif du film (Sonic & Tails vs Knuckles & Robotnik à la poursuite de l’émeraude géante) est on ne peut plus classique et balisé, le tout prend des allures de divertissement plutôt honnête. Finis les rues grises et le patelin banlieusard : cette fois on voyage un peu plus via des décors de montagne ou bien de temple labyrinthique (au design puisant sa source dans le matériau de base).
L’action use donc majoritairement de CGI, mais qui colle bien aux personnages cartoons. On notera également un climax un brin généreux à coup de robot géant et de Super Sonic. Du clin d’œil bienvenu où le film se réveille, mais qui ne justifient toutefois pas la durée de 2h. Le rythme est effectivement en dents-de-scie : il faudra donc s’infliger un gros ventre mou histoire de donner du gag (et un semblant de rôle aux Wachowski), ainsi qu’une introduction expédiée vitesse grand V de Tails (pour vite rameuter une séquence de danse montagnarde). Bref, des problèmes il y en a, peu aidés par la direction globale relativement anonyme du réalisateur.
Jim Carrey Show
Fowler peut au moins se targuer d’avoir en Jim Carrey un atout de choix. Comme pour le précédent, ce dernier est délicieusement sympathique à chaque seconde, plus cabotin que jamais en Robotnik. On lui doit par ailleurs les quelques gags réussis du métrage, avec notamment le retour de son larbin de service. Néanmoins, quand il s’agit du seul acteur avec un rôle à jouer, on se demande encore la légitimité d’une telle entreprise. D’autant plus lorsqu’on sait que le réalisateur a fait ses armes dans les effets visuels, et les maitrise correctement.
Bref, malgré ses défauts, on ne tirera pas sur l’ambulance de cette suite plus honnête et divertissante (à défaut de donner un meilleur arc à son héros ?). Sonic 2 ravira avant tout les plus jeunes, et les fans hardcore adeptes d’easter eggs en tout genre. Pour les autres, il y a à boire et à manger, mais nul doute que le Robotnik Show allié à quelques séquences d’action plutôt propres et gonflées par la BO de Junkie XL devraient faire oublier le versant inégal du film. Y a un peu du mieux donc, et on espère que le 3e opus (scène post-générique oblige) continuera sur la lancée pour se débarrasser de tous les acteurs.
Sonic 2 est au cinéma depuis le 30 mars 2022
avis
Au final, Sonic 2 conserve les tares du précédant film. Les personnages animés sont tous bien caractérisés, mais peinent à faire oublier des personnages humains totalement dénués d'intérêt. La réalisation globale de Jeff Fowler est souvent sans éclat, mais heureusement cette suite se veut plus aventureuse et rythmée, en variant les décors et ses séquences d'action. En résulte un divertissement familial honnête, à défaut d'être réellement réussi.