« Toute la musique que j’aimeuh, elle vient de là, elle vient du bluuuse » chantait notre « Elvis Français« . S’il a flirté (parfois avec élégance) avec la pop et la variété, Johnny Hallyday a toujours été habité par le démon rock’n’roll et ses racines, le blues.
La preuve avec ces cinq albums à l’énergie fiévreuse, du pur rock made in Johnny Hallyday.
De l’Amour (2015)
Dernier album studio en date, De L’Amour est un concentré de blues, rock et rockabilly. Considéré par Johnny Hallyday comme l’un de ses disques les plus intimes, l’album contient 11 titres, tous composés par le groupe français Yodelice, eux-mêmes très influencés par les musiques noires américaines. À l’écoute du single éponyme, on y entend clairement du Johnny Cash avec une pincée d’Elvis et un soupçon d’Ennio Morricone.
Du côté des textes, Johnny aborde comme rarement les sujets d’actualité brûlants (les migrants, les violences racistes et policières via la figure de Mike Brown ou encore les attentats de Charlie Hebdo), faisant de De l’Amour un de ces albums les plus révoltés.
La Génération Perdue (1966)
Tournant dans la carrière de Johnny, La Génération Perdue prend ses distances avec la période yéyé et durcit le ton. Entouré du guitariste Mick Jones (futur Foreigner), Johnny se montre plus rebelle avec des tubes comme Noir c’est Noir (une reprise des Los Bravos), La fille à qui je pense, Je me suis lavé les mains dans une eau sale ou encore Cheveux Longs et Idées Courtes, réponse aux cinglantes Élucubrations d’Antoine.
Enregistré à Londres juste avant l’explosion du psychédélisme, La Génération Perdue est un concentré de rock jubilatoire, devenu un classique dans la discographie de Johnny.
“Johnny, reviens ! Les rocks les plus terribles” (1964)
Cinquième album de Johnny et attention, petite pépite rock’n’roll ! En 28 minutes, Johnny révise ses classiques et reprends à sa sauce (en français donc, avec des traductions parfois un peu limites !) la plupart des standards du rock 50’s et du blues.
Chuck Berry, Arthur Crudup, Gene Vincent, Jerry Lee Lewis, Little Richard, Wanda Jackson, Elvis Presley, tout y passe et avec une énergie du diable. Une réponse à un défi lancé à Johnny par son pote Eddy Mitchell, qui, un an plus tôt, avait sorti un disque entièrement constitué de reprises de rock’n’roll en français.
Rivière….ouvre ton lit (1969)
Considéré comme LE chef d’œuvre de sa carrière, Rivière….ouvre ton lit est un album à conseiller à tout amateur de rock bien burné.
Solos de guitare, riffs grassouillets, voix rocailleuse, Johnny y met tout son cœur de rockeur pour faire oublier son image de chanteur de variétoche. La pochette de l’album à ce sujet est assez parlante. Très orienté blues-rock, Rivière…ouvre ton lit contient des classiques comme Voyage au pays des vivants et surtout Je suis né dans la rue.
Live Palais des Sports (1967)
Quoi de mieux pour capter l’énergie rock de Johnny qu’un album live sentant la sueur et le sang ? Ce concert enregistré en 1967 au Palais des Sports est déjà son quatrième enregistrement en public.
On y sent la folie incontrôlable des fans, galvanisé par une set-list 100% rock’n’roll avec des versions de Lucille, Hey Joe, Noir C’est Noir, de Psychedelic ou encore de Jusqu’à Minuit. Un Johnny à cent pour cent, entouré de Mick Jones (encore lui !) et des cuivres nous rappelant les grandes heures de la Stax. Ah que Wah Ken rauuul !