Adaptée des romans de Jussi Adler-Olsen, cette quatrième enquête du département en fait voir de toutes les couleurs à Carl et Assad. Mais Dossier 64 prouve également une chose, nos amis nordiques sont passés maîtres en matière de thrillers.
Moins connues dans nos contrées que la saga Millénium, Les enquêtes du département V font pourtant partie des meilleurs enquêtes policières venues du froid. Après Miséricorde en 2013, Profanation en 2014, réalisés par Mikkel Nørgaard et Délivrance en 2016, réalisé Hans Petter Moland, c’est Christofer Boe qui se charge de l’adaptation de Dossier 64 sur les écrans. Autant rassurer tout le monde, s’il est préférable d’avoir vu les trois films précédents, rien n’empêche de visionner celui-ci. Seules quelques références échapperont aux nouveaux venus.
À un tournant dans leur duo, Carl Mørck (Nikolaj Lie Kaas, aperçu dans Anges et Démons ou Enfant 44) et Assad (interprété par Fares Fares, vu dans l’excellent Le Caire Confidentiel) prennent en main une affaire qui les plongera dans un chapitre assez sordide du Danemark.
Diamétralement opposés mais complémentaires, les deux compères ne reculent devant rien pour tenter de faire éclater la vérité. Si le duo fonctionne vraiment bien, on pourra regretter le personnage un peu cliché de Carl. Un flic asocial et vraiment pas doué en relations humaines, ce qui a été vu mille fois au cinéma (même si son personnage est le même dans le roman originel).
Dossier 64 : trop froid pour les salles obscures
Mais ce qui fait la force de ce Dossier 64, c’est les thèmes qu’il aborde, car terriblement actuels. Xénophobie, racisme et misogynie sont autant de raisons pour expliquer le déferlement de violence durant les deux heures du long métrage.
L’autre bon point qui mérite d’être soulevé est la construction du film. Le réalisateur maîtrise parfaitement cette histoire qui joue entre deux époques. Le tout sans perdre le spectateur, ce qu’on pourrait reprocher à la saison 3 de True Detective (notre critique).
Enfin, le rythme assez lent permet de livrer une histoire riche et complexe, et au spectateur de se plonger complètement dans celle-ci.
Alors que les deux premières enquêtes dévoilaient un potentiel certains mais manquaient de mordant, on sent qu’avec Dossier 64 la saga a atteint un très bon niveau.
Véritablement prenante, cette nouvelle enquête vaut largement le détour. Un excellent moyen de découvrir une saga qui mériterait une plus grande popularité dans l’Hexagone. Malheureusement, sa sortie directement en e-cinéma ne devrait pas arranger les choses.