Visitors voit notre Simon Astier national se frotter, après les super-héros d’Hero Corp, aux visiteurs venus d’ailleurs sur Warner Bros TV. Pour une proposition qui ne sait, pour le moment, se délester de ses lourdes influences.
Visitors signe le grand retour sur petit écran de Simon Astier, cinq années après l’arrêt d’Hero Corp. Au détour de cinq saisons évoluant sur près de 10 années, Simon Astier, derrière les blagues potaches et le ton décalé, avait ainsi su délivrer une déclaration amoureuse et très personnelle aux comic books. Le voir s’emparer d’un autre parangon de la pop-culture semblait donc un alléchant pari, avec en plus les moyens d’une grosse plateforme, celle de Warner Bros, pour pleinement s’épanouir avec un budget à la hauteur des ambitions de l’acteur, créateur, réalisateur et scénariste. Néanmoins, au bout de trois épisodes, Visitors semble déjà faire du surplace.
Choses étranges
Visitors débute comme une version nationale d’un certain Stranger Things. Hawkins devient Pointe-Claire, mais tout l’univers de ce village bien de chez nous évoque rapidement toute l’imagerie d’un cinéma américain fantastique d’antan, notamment (et fortement) les productions Amblin. On y reconnaît ainsi ça et là un panneau de ville évoquant Retour vers le Futur, une scène en vélo de E.T et une créature évoquant directement Alien, le huitième passager. On passera volontiers sur les autres détails et (évidents) clins d’œil, mais s’il est utile de n’en faire qu’une liste, même peu exhaustive, c’est pour appuyer le fait que Visitors ressemble pour le moment plus à une lettre enamourée au genre qu’à une véritable création originale.
Parce que même sans l’avoir vue, on pénètre dès les premières minutes avec des pantoufles dans la série de Simon Astier. Les geeks rejetés et un brin loosers, la police incompétente et dépassée, la chaîne de télévision locale prise d’assaut pour envoyer un signal vers l’au-delà, tout semble déjà vu dans Visitors qui n’a pour le moment pas le mérite de pleinement s’approprier ses trop étouffantes références. On peut cependant compter sur le talent de direction d’acteurs de Simon Astier, qui comme son frère, a le talent de faire jouer nombre d’excellents acteurs trop rarement vus ailleurs, comme de bénéficier d’une direction artistique très soignée.
Comme un air de déjà vu
Au détour de ses trois premiers épisodes de moins de 30 minutes, Visitors ne dépasse ainsi jamais la vignette nostalgique sympathique, sauvée par des prestations d’acteurs hautes en couleurs. On est ainsi très loin de la créativité pop d’OVNI(s), la série CANAL+ de Clément Dargent et Martin Douaire qui s’appropriait avec brio la France des années 70 et l’imaginaire de science-fiction pour une parabole sur notre société contemporaine pétrie d’amour pour ses fabuleux personnages, et ce, même dans une deuxième saison plus inégale mais toujours aussi inspirée. Visitors semble quand à lui se contenter de reproduire sans magie et sans inventivité, avec pour lui un capital sympathie cependant intact.
Parce que malgré quelques blagues aux airs de déjà-vu (elles aussi), Simon Astier et sa bande d’excellents interprètes semblent pleinement maîtriser leur sujet, l’on espère que cette sage et trop banale introduction prépare le terrain pour une suite à la hauteur des espérances. Des personnages attachants de loosers, des moyens à la hauteur et une direction artistique soignée semblent des facteurs plus qu’encourageants, en plus du talent de son artiste multifonctions, pour hisser Visitors bien plus haut qu’une sympathique et amoureuse redite, pour enfin nous emmener au plus près des étoiles.
Visitors est disponible sur Warner TV.
Avis
Visitors ressemble, au détour de ses trois premiers épisodes, plus à une déclaration d'amour au genre écrasée par ses lourdes influences qu'à une véritable création. Sauvée par un impeccable capital sympathie grâce à des interprètes talentueux et une direction artistique soignée, l'on espère que cette trop banale mise en bouche laissera rapidement le terrain libre à un créateur talentueux qui maîtrise pleinement son sujet.
2 commentaires
c’est Pointe-Claire et pas Pont-Claire
Le fait que vous ne soyez pas foutu de lire correctement un panneau en dit long sur votre capacité d’analyse.
WB à choisit Astier pour qu’il fasse du Astier, et il fait ca tres bien.
Merci tout de même d’avoir lu notre critique ! D’ailleurs, on dit a choisi sans accent et sans t, ce qui montre que même vous êtes capable de petites fautes de frappe ! Et d’ailleurs nous vous renvoyons à notre critique qui ne tarit pas d’éloges sur le travail de Simon Astier, très loin de votre commentaire (exclusivement) négatif !