Après le mélancolique Jack et la Mécanique du Cœur, le cinéma français s’enfonce plus loin encore dans son spleen en stop motion avec Ma Vie de Courgette.
Grand vainqueur du Festival international d’animation d’Annecy (Fifa), ce choix nous paraît à la fois prévisible et casse-gueule. Jusqu’ici, la Stop-Motion nous avait habitués à des histoires fantastiques, farfelus teintées d’expressionnisme (parfois boursoufflé) et de romantisme (parfois sirupeux).
Un scénario ancré dans la réalité. La scénariste Céline Sciamma s’émancipe intelligemment de ce carcan en faisant promener son petit héros aux cheveux bleus (version masculin de Coraline) dans un monde sévèrement ancré dans la réalité avec son lot d’atrocité et de misère. Pas d’univers parallèle, d’histoire sans fin ou de Poudlard pour Courgette et sa bande de copains orphelins qui n’est pas sans rappeler les Goonies (en plus grunge).
Film d’animation pour adultes. Aussi, Ma Vie de Courgette détonne à travers son langage cru et libéré, perçant avec impudence la bulle conservatrice qui asphyxie l’animation adressée à la jeunesse. Nous lui souhaitons un bon succès auprès du public français et international.