Vacances obligent, on vient juste de rattraper la saison 4 de Umbrella Academy et on se devait donc de vous parler de la conclusion du show super-héroïque de Netflix. On aurait peut-être dû s’abstenir et rester à la montagne…
Sans pouvoirs, les membres de la Umbrella Academy se sont éparpillés aux quatre coins des US pour vivre une vie « normale » jusqu’au moment où ils doivent se réunir pour faire face à une sorte de secte prônant une altération de toutes les réalités et une « purge » imminente… Après un ride de trois saisons plaisantes, même si la troisième était déjà de trop, cette nouvelle floppée d’épisodes arrive comme un cheveu sur la soupe pour nous offrir non seulement la pire de toutes les saisons de Umbrella Academy mais, de surcroit, une horrible conclusion.
Cette nouvelle saison est toujours développée par Jeremy Slater sous la houlette de Steve Blackman pour Netflix d’après les comics de Gerard Way et Gabriel Bà. Pour ce retour, l’équipe scénaristique trouve malin de se détacher pour la première fois de leurs influences et propose alors une intrigue inédite, non adaptée des comics éponymes qui ne sont, eux, pas encore terminés. Une belle boulette qui plonge cette saison 4 de Umbrella Academy dans un néant narratif aberrant, plus proche de la corvée d’un devoir de vacances en retard que d’un plaisir coupable tardif.
Rien à umbrella
Annihilant tout plaisir lors de ce visionnage, cette saison, composée uniquement de six épisodes (dieu merci) semble aller dans tous les sens, sans pour autant raconter quoique ce soit. Heureusement, il y a le récap en début de saison pour rattraper les wagons mais même là, on se demande ce qu’on fiche ici alors que le show ressemble plus à une parodie de lui-même que d’une conclusion épique. Rien n’est pris au sérieux, aucun sentiment d’urgence, de grativas ni pathos ou même de situation dantesque ne viendra enjoliver cet étron télévisuel qui fait du surplace.
On découvre notre habituelle bande de bras cassés, pourtant habituée à sauver le monde, incapable de réfléchir plus loin que le bout de son nez. Incrédules, on fait des palm faces et on hausse un sourcil désabusé devant un humour abscond, enfantin (rigolo quand il est bien dosé, impiffrable quand il est omniprésent), tournant toute situation à la blague et dépréciant dès lors toute tension d’inéluctabilité. Alors certes les personnages n’étaient pas particulièrement connus pour leur grand sérieux et c’est ce qui faisait la beauté de Umbrella Academy, mais face à une nouvelle apocalypse à laquelle personne ne comprend rien et dont aucune réponse ne sera apportée pour justifier plus qu’un simple prétexte conclusif, on baisse les bras, laissant notre suspension d’incrédulité au placard.
Academy-nable
Avec une mise en scène aux abonnés absent, où les effets de styles consistent à faire des séquences réalisées comme autant de clips au ralenti sur des musiques pop-rock oubliées, rien ne vient racheter cette peinture fade qu’est cette quatrième saison de Umbrella Academy. Exception faite du jeu des acteurs, Elliot Page en tête, bien secondé par Aidan Gallagher ou Robert Sheehan, qui tentent comme ils peuvent de sortir la tête de l’eau pour ne pas boire la tasse devant autant de non-sens narratif. Les personnages se parjurent et ne ressemblent (presque) plus en rien à ce qu’ils étaient plus tôt, servent de comic relief désobligeants et où même la présence de Nick Offerman ne sauvera pas grand-chose tant l’absurdité de la menace (et de la résolution) fait frémir.
Le pire réside peut-être dans le je-m’en-foutisme global qui entoure ces nouveaux épisodes, où les raccourcis scénaristiques n’ont d’égal que les gros sabots avec lesquels on nous explique tout et n’importe quoi (soit pas grand-chose) avec insistance. Les twists sont légion, les rebondissements inintéressants et pourtant la narration se sent obligée de venir ajouter des romances et des conflits internes à la famille au milieu d’une bande pourtant bien dysfonctionnelle sans que ce que n’apporte strictement rien de plus à l’histoire. Le summum de cette fainéantise de réflexion réside peut-être dans la pseudo boucle de l’intrigue, où cette ultime saison viendrait éclaircir quelques points de la première, tout en ajoutant une nouvelle couche de flou pour que décidément, on ne pige rien à tout ce baragouin.
En bref cette quatrième et dernière saison de Umbrella Academy est bien celle de trop, incompréhensible ou tout du moins, inintéressante au possible, bâclée et pataude. Tout y est lourdaud, gras et aussi savoureux qu’une tartine de saindoux.
La saison 4 de Umbrella Academy est disponible sur Netflix depuis le 8 août 2024.
Avis
Décevante en tout point, cette quatrième et dernière saison de Umbrella Academy ne parvient jamais à proposer la conclusion que le show méritait. Une catastrophe lourdaude, déjà oubliée.