Après un pilote prometteur, on s’est accroché à Treadstone pour voir où nous entraînait ce thriller musclé. On a bien fait.
De la naissance du programme à sa réouverture secrète, Treadstone met en place des agents clandestins aux quatre coins du monde qui n’ont de cesse que de retrouver la mémoire où leurs cibles. La série de USA Network partait de rien mais parvient finalement à délivrer un spin-off de Jason Bourne efficace sans que jamais la référence aux films avec Matt Damon ne viennent entacher l’histoire originale de cette série aujourd’hui diffusée sur Amazon.
En 10 épisodes articulés autour de l’éveil de ces agents secrets et de la mise en place du programme Treadstone à Berlin dans les années 70, le show parvient à galvaniser son récit. En offrant au spectateur plusieurs protagonistes auxquels s’identifier on apprivoise avec plaisir une intrigue retorse, politique et détonante, qui s’étale sur plusieurs décennies. Sans véritable focalisation, la série de Tim Kring s’articule autour de ces machines à tuer en quête d’identité, versant tantôt dans le thriller complotiste ou l’actionner badass. Une réussite.
Bourne Ultimatum
Si Jason Bourne est tout juste cité, murmuré comme le véritable échec du programme, la série choisi de mettre en avant 5 « cicadas » (les cigales qui se réveillent après l’hibernation est une terrible métaphore), 5 tueurs radicalement différents. Jeremy Irvine joue le premier candidat, le seul involontaire, en 1973 dans une ambiance de guerre froide dont les répercussions s’intensifieront jusqu’à l’éveil de Han Hyo-joo (remarquable), Brian J. Smith ou le traumatisé Patrick Fugit. On vous laisse la surprise de découvrir la cinquième cigale dans un final qui ferait trembler Matt Damon. Tout ce beau monde essaye d’arrache pied de faire tomber le programme de l’intérieur où tente de mener à bien des missions clandestines pendant que l’agence surveille tous ses atouts, moniteurs et caméras de surveillance à l’appui. On navigue en terrain balisé.
Parce que la force de Treadstone réside dans son universalité, ses voyages et décors naturels naviguant entre la Corée du nord, l’Allemagne ou le sol américain , c’est également dans son traitement agressif que la série parvient à sortir son épingle du jeu. Les séquences d’action sont nombreuses et permettent à des scènes filmées à l’épaule où à la longue focale de ne rien perdre des attaques létales de ces agents implacables. Ça craque, ça casse, tout fait mal et la chorégraphie y est maîtrisée, sans qu’un montage épileptique ne vienne jamais altérer la compréhension des scènes musclées.
Racée, Treastone est un condensé d’action qui pêche cependant par un manque scénaristique affirmé. Prévisible et déconnectée par de nombreuses sous intrigues pas forcément nécessaires, la narration peine à offrir une vue d’ensemble véritablement imbriquée, solide. Le fil général se délite au profit de scénettes qui semblent parfois superficielles et alambiquées pour pas grand chose. Dommage que la générosité se fasse à défaut de la pertinence du propos.
Spin-off rafraîchissant, Treadstone est une belle surprise, violente et percutante qui aurait mérité de plus développer son esprit analytique. En espérant que la saison 2 soit encore plus efficace.
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Wow