En tout premier lieu, il faut mettre les points sur les i et la rhubarbe dans la salade (pour rebondir sur l’expression d’un de nos politiciens) : Steve Jobs n’est pas un film de Danny Boyle, c’est un film d’Aaron Sorkin, son scénariste. À Hollywood, il est rare d’avoir une plume aussi puissante par son style et la force de ce périlleux projet tient indéniablement de ses idées scénaristiques… Et de Michael Fassbender qui joue Steve Jobs.
Le long-métrage est tout sauf un biopic sirupeux et académique. Comme lorsqu’il a adapté la vie du créateur de Facebook, Sorkin cherche un concept et développe son récit autour. Ici, c’est à travers un huis-clos en trois actes dans trois décors différents. Un concept très théâtral où on voit Steve Jobs à des moments cruciaux de sa vie : le lancement du Macintosh, du NeXTcube et de l’iMac.
Alors, vous nous direz qu’on reconnaît bien la patte de Danny Boyle dans la mise en scène. C’est indéniable et on ne contredit pas que le réalisateur de Trainspotting ait apporté son style. Pour autant, Sorkin écrase de tout son poids l’œuvre. Même trop. À la fin, on est usé par ce qu’on vient de voir. Steve Jobs a peut-être au fond un seul vrai problème : trop génial dans sa construction pour faire transparaitre des émotions pures… Le paradoxe des gens talentueux.
Steve Jobs sort le 6 février 2016.