Après le succès de S.O.S. Fantômes – l’Héritage, les Spengler reviennent cette fois à New York, dans la célèbre caserne des Ghostbusters pour chasser les fantômes. Mais alors que cette petite famille semble fonctionner, un fantôme ancestral s’apprête à menacer le monde. Une nouvelle suite au résultat décevant malgré quelques bonnes idées !
Déjà 40 ans que le premier S.O.S. Fantômes réalisé par Ivan Reitman est sorti, marquant immédiatement la pop culture de son empreinte. Après une suite tout à fait décevante et un reboot féminin qui l’était encore plus, les Ghostbusters ont de nouveau eu un certain succès avec L’Héritage en 2021.
Bien sûr les guillemets étaient de mise, étant donné que cette « legacysequel » mise en scène par Jason Reitman (le fils prodigue en un sens) parvenait à éviter tous les pièges de la suite-hommage facile durant une bonne partie de sa durée..avant de sombrer dans le pire des fan-services dans son climax ! Restait quand même un sympathique opus, qui a désormais droit à une suite intitulée « La Menace de Glace ».
S.O.S. Fantômes libérés, délivrés
Comme son nom l’indique, ce nouveau S.O.S. Fantômes va mettre nos chasseurs de fantômes face à un démon ancestral menaçant la planète d’un hiver sans précédent. Tandis que les Spengler tentent d’être une vraie famille tout en poursuivant l »héritage de la chasse aux fantômes, ces derniers vont rapidement découvrir que le silo piégeant les fantômes depuis 40 ans menace de lâcher à tout moment.
Car oui, nous revenons cette fois-ci à New York, tandis que les Spengler occupent désormais la célèbre caserne faisant office de QG des Ghostbusters. Mais rayon changement c’est surtout derrière la caméra que cela se passe, tandis que Jason Reitman laisse la place à Gil Kenan. Un artisan à qui l’on doit le remake pas terrible de Poltergeist, mais également l’ultra-sympathique Monster House (film qui met aussi en scène des enfants face à une menace fantomatique !).
Film dysfonctionnel
La casquette de réalisateur semblait donc plutôt adaptée à Kenan, tandis qu’il parvient à correctement emballer cet opus, en proposant même quelques belles idées. Alors que ce S.O.S. Fantômes place une dynamique de famille dysfonctionnelle en son sein, le cœur de l’aventure reste encore une fois Phoebe (qui va être mise de côté de par son jeune âge). L’occasion d’introduire un personnage fantomatique (interprété par Emily Alyn Lind) faisant office de confidente pour cette dernière, offrant également une dimension funèbre (elle est décédée dans les flammes) et succinctement touchante.
De plus, l’usage du fantastique dans ce nouveau film offre là encore quelques trouvailles, comme ce fantôme capable de s’incarner dans chaque objet. L’intrigue parvient même à respirer, en s’attardant avant tout sur les personnages..quitte à s’éterniser ! Car oui, on se rendra rapidement compte que l’on assiste à une gigantesque mise en place d’1h30 avant un climax on ne peut plus classique, et sans une once d’originalité.
La technicité globale est là (à quelques effets près), notamment dans ce qui entoure la glace (très bonne séquence d’intro). Malheureusement un renoncement progressif au fur et à mesure de l’histoire se déploie, faisant par la même occasion de ce S.O.S. Fantômes l’opus avec le moins de fantômes ! Pourtant, il y a une volonté d’offrir quelques nouveautés, principalement en la personne de Kumail Nanjiani en bon comic relief se découvrant issu d’une lignée ancestrale de guerriers.
Mi-figue, mi-proton
Un ajout parfois au forceps qui n’a pas le temps d’être pleinement exploité, à l’image des nombreux autres personnages du métrage. Ce n’est pas faute d’avoir un bon casting ceci dit, alors que Paul Rudd est encore une fois l’individu le plus cool de l’univers, devant cette fois-ci assumer son rôle de beau-père.
Manquant de réelle tenue dans son écriture et son déroulé, on se retrouvera à mettre de côté Carrie Coon ou Finn Wolfhard (qui n’a strictement rien à jouer en 2h à part avaler du slime) pour ramener les vieux briscards d’antan. Si voir Ernie Hudson de manière plus que secondaire ou Dan Ayrkroyd toujours aussi impliqué, la mayonnaise ne prend plus du tout avec un Bill Murray monotone et fatigué qui semble présent seulement pour son chèque.
La constante de ce S.O.S. Fantômes – la Menace de Glace reste Mckenna Grace, toujours aussi charismatique en cette jeune protagoniste proactive plus à l’aise avec le paranormal que dans les relations humaines. Une maigre consolation comme la BO de Dario Marianelli faisant parfois preuve de petits soubresauts, mais dont le résultat final nous fait réellement nous demander si il y a encore des choses à tirer de cette franchise apparaissant de plus en plus spectrale.
S.O.S Fantômes – La Menace de Glace sortira au cinéma le 10 avril 2024
avis
S.O.S. Fantômes - la Menace de Glace apparaît comme une suite dysfonctionnelle, malgré quelques belles idées, une bonne technicité globale et un casting impliqué. Alors que Gil Kenan s'attarde (à raison) sur la mise en place de l'intrigue, le résultat final laisse à désirer devant l'absence d'originalité de cette fameuse menace fantomatique, tout comme le traitement plus que disparate de ses divers personnages. Bref, la franchise s'emmêle une fois de plus dans le slime.