Dès les premières minutes du générique, il y a quelque chose qui cloche dans Retour chez ma mère. Une illustration résolument 70’s accompagne la marche solitaire d’Alexandra Lamy. Son chemin de retour est celui d’une désillusion : elle a été virée de son travail et est obligée d’habiter de nouveau chez sa mère, incarnée par Josiane Balasko. Cette introduction résolument décontractée introduit paradoxalement un malaise : et si la comédie de boulevard était aussi un drame ?
En l’état, c’est le parti pris tenté par Eric Lavaine. L’intention est louable et trouve secours dans quelques gros plans croustillants. En dépit de cela, on se rend compte que le récit ne sait sur quel pied jongler. Terriblement classique dans son traitement du drame, Lavaine enquille les poncifs sur la famille, quitte à affaiblir la crédibilité des relations mises en jeu, comme cette improbable dispute entre soeurettes.
Tout cela resterait sympathique si le film ne jouait pas aussi autant sur les lieux communs. L’essentiel de l’intrigue repose sur un quiproquo qui tourne vite à vide, incapable d’amener la rive comique vers son cousin émotif. L’interprétation impériale de Josiane Balasko n’y peut rien : Retour chez ma mère ennuie vite, alors que défile dans nos esprits de bien meilleurs exemples du même genre.
Retour chez ma mère sort le 1er juin 2016 en salles.