Avec Ralph 2.0, notre casseur de briques sort de sa borne d’arcade pour parcourir l’internet. Une opportunité pour des traits d’humour malins, mais également un risque de tomber dans le film commercial.
Lorsque les premiers éléments promotionnels autour de Ralph 2.0 sont tombés, on a très vite fait de craindre de n’y voir qu’un placement de produits de deux heures, autour des grandes puissances du web et surtout… de Disney. Une appréhension calmée par le fameux extrait concernant les princesses du studio, laissant entendre que les réalisateurs utiliseraient ce matériaux pour nous offrir de belles blagues métas. Aurait-on droit à une épopée à La Grande Aventure LEGO ?
Malheureusement, l’argument des princesses Disney, sans conteste le plus drôle du film, se sent bien seul face à un déluge de références parfois amusantes, souvent gênantes,toujours insistantes aux géants du net (et à la firme de Mickey elle-même). Les deux tiers du film sont ainsi consacrés à une course à l’enrichissement, donnant lieu à des propos hautement discutables sur certaines pratiques. De plus, elle apparaît comme un simple prétexte à une succession de clins d’œil. Dans le lot, on a évidemment quelques saillies bien senties sur l’usage qu’on fait de la toile, mais elles restent discrètes, comme s’il fallait éviter de choquer ou de froisser quelqu’un.
Ralph 2.0, une suite dispensable ?
Le long-métrage ne manque pourtant pas d’arguments pour tenter de se sortir de ce cercle infernal, à commencer par Vanellope. La jeune fille reste l’élément le plus intéressant des Mondes de Ralph, source de toutes les pistes de réflexion. Elle porte ainsi son regard sur la notion d’amitié – là encore, sur ce point le film peut faire débat – mais aussi de rêve, d’aspiration. Dommage que ces propos arrivent sur le tard. On sait que le premier film avait eu la fâcheuse tendance à rabâcher, mais là on tombe presque dans l’effet inverse, comme si l’histoire s’était oubliée en chemin.
Techniquement, il n’y a rien à dire. Le monde du web est foisonnant de couleurs et de détails et on a de vrais trouvailles visuelles pour rendre nos« pages » vivantes. Il nous ferait presque voir d’un autre œil les spams ! L’animation se montre au niveau de ce qu’on peut attendre d’une production de ce calibre, notamment lors de son dernier acte.
Autrement dit, les moyens y sont, mais ce Ralph 2.0 manque cruellement d’idées (ou d’envie ?) pour proposer autre chose qu’un produit de promotion marketing, dont on se serait gentiment passé, même s’il est bien emballé.