On avait découvert tardivement la saison 1 mais on se devait d’être à l’heure pour le début de la saison 2 de Primal, qui s’annonce tout aussi sauvage, voire plus, que la première.
Pour retrouver Mira, Spear et Fang décident de traverser l’océan, vers un monde inconnu et plein de violence. Adult Swim propose de retrouver les aventures animées de Primal, le bébé préhistorique de Genndy Tartakovsky, et le moindre qu’on puisse dire c’est que ces retrouvailles commencent sur les chapeaux de roues, aussi brutales et poétiques qu’on pouvait les espérer. Et c’est peu dire.
Créée, storyboardée et réalisée par Genndy Tartakovsky, le maître de l’animation de Samurai Jack, le Laboratoire de Dexter ou Clone Wars, et la patte de Scott Wills (Samurai Jack ou Ren et Stimpy) à la direction artistique, Primal est une virée agressive dans la préhistoire, dénuée de paroles où seules les émotions transmises par les yeux expressifs des protagonistes ou leurs grognements laissent comprendre leur desseins survivalistes. Une pure merveille qu’il nous tardait de retrouver.
Jurassic world
Si la première saison servait d’introduction à ce monde silencieux mais à la violence graphique délicieusement hachée, c’est le moins qu’on puisse dire, ces nouveaux épisodes semblent orienter nos protagonistes vers des aventures plus humaines. Attention, il est certain que notre homme préhistorique et son dinosaure de copain ont déjà croisé des sorciers chamans et autres cro-magnons cannibales, mais ici ce sont bel et bien les premiers vestiges d’une humanité paisible et organisée qui tend les bras à nos agressifs nomades.
Pour bien imager la rupture de ton et de paysage, Primal commence sa deuxième saison par un épisode en huis clos, les deux survivants à bord de leur radeau de fortune, seuls face à l’océan, aux éléments et aux mégalodons démesurés. Une traversée éprouvante, aquatique, teintée de bleus, qui termine de fusionner Spear et Fang comme les doigts d’une même main. Pourtant, les écueils viendront bientôt perturber cette amitié en confrontant les protagonistes à d’autres connaissances mais inévitablement d’autres combats, et donc, d’autres morts, toujours graphiques.
Car évidemment, si le fil narratif de ce feuilleton animé tend à socialiser nos héros préhistoriques en leur faisant découvrir les grottes de Lascaux ou en les confrontant à des tribus de gaulois, le nerf de la guerre reste leur lutte pour la survie. Si les formes illustrées se veulent rudimentaires, l’émotion qui se dégage de ce dessin animé est par contre époustouflante. Animé à la main, le trait virevoltant et gracieux malgré la brutalité de ses sujets, Primal est une perle rare que la musique de Tyler Bates vient parfaitement épouser pour faire s’envoler de doucereux moments intimistes. Des instants philosophiques vites contrebalancés par la violence des combats gutturaux qui n’a d’égale que la force des jets d’hémoglobine et des os brisés dans des fulgurances que seule l’animation peut nous offrir.
Encore une fois avec Primal, Genndy Tartakovsky nous offre un bijou d’animation, au concept radicalement différent de ce que l’on regarde habituellement. Une survie préhistorique, laconique mais définitivement magique.
La saison 2 de Primal est actuellement diffusée sur Adult Swim.
Avis
La saison 2 de Primal promet d'être une nouvelle épopée préhistorique violente et brutale même si le génial Genndy Tartakovsky nous fait découvrir de plus pacifiques contrées, avec une humanité plus poétique que d'ordinaire. Un must see.