OVNI(s) débarque pour une deuxième saison beaucoup plus ambitieuse, malheureusement plus inégale, mais gardant heureusement son charme intact.
OVNI(s) s’était révélée après sa première saison comme une excellente surprise. La série de Martin Douaire et Clémence Dargent mixait ainsi brillamment une reconstitution fétichiste des années 70, une déclaration d’amour et une ode à la réconciliation entre rêveurs et scientifiques. Sa deuxième saison prend également une résonance très actuelle en s’emparant du sujet des migrants et de catastrophes climatiques, hélas avec moins de maîtrise, mais toujours autant d’amour.
Plus de fous, moins de rires
OVNI(s) pâtit ainsi beaucoup de sa trop imposante galerie de personnages et d’allers-retours sentimentaux préjudiciant fortement au tempo de l’intrigue de cette deuxième saison. Et le programme est beaucoup plus chargé, et ce malgré un nombre d’épisodes et une durée similaire à la première et impeccable première saison. On double ici le nombre de protagonistes, et cela s’avère fortement inutile malgré le talent de ces derniers. Pourtant, de Jonathan Lambert, Alice Taglioni, Jean-Christophe Folly, Jean-Luc Bideau où Élodie Bouchez, aucun de ces derniers n’arrive à se greffer correctement à l’intrigue et à gagner le capital sympathie des personnages principaux.
Parce que le mystère s’épaissit autour de ces mystérieux contacts avec l’au-delà au détour d’une gigantesque barbe à papa (formidable idée visuelle), les histoires secondaires parasitent fortement le bel équilibre et l’impeccable tempo comique qu’avait su brillamment instiller la série. Les épisodes paraissent ainsi plus longs, et l’intrigue se perd ainsi plusieurs fois en cours de route. C’était cependant sans compter sur la formidable maîtrise technique de la série, des brillantes compositions de Thylacine, aux costumes et à la mise en scène très colorée (et toujours très inspirée) d’Anthony Cordier. Et surtout, sur l’amour porté à ses (géniaux) interprètes principaux.
Double dose d’amour
Melvil Poupaud, Daphné Patakia, Michel Vuillermoz, Quentin Dolmaire et Géraldine Pailhas peuvent ainsi pleinement irradier cette deuxième saison dans une écriture emmenant leurs personnages au bout de leurs propres convictions. Leurs prestations, en plus d’être toujours aussi inspirées, ne se cantonne jamais à de simples mimiques mais les emmène tous vers une perpétuelle remise en question fortement bienvenue. Et même s’il se fait plus épais et beaucoup plus laborieux, le scénario peut également, une fois ses défauts laissés de côté, déployer le même constat toujours aussi contemporain pour nous parler de notre monde d’aujourd’hui.
Même s’il se trouve trop rapidement exécuté, et que la conclusion laissera irrémédiablement sur sa faim, OVNI(s) peut se targuer de nous parler de migration et de catastrophe climatique avec une toute aussi belle intelligence. Et c’est là qu’on peut tout de même garder une certaine admiration pour cette seconde saison d’OVNI(s), et ce malgré ses indéniables faiblesses : la série de Martin Douaire et Clémence Dargent garde malgré tout son charme et son intelligence presque intacts. Restant attachante, belle et peuplée de personnages toujours aussi attachants, on reste quand même loin de bouder son plaisir devant cette proposition qui pince toujours autant le cœur au moment de revoir une dernière fois ses personnages à la fin du dernier épisode.
On espère ainsi, malgré son évident effet yeux plus gros que le ventre, retrouver rapidement OVNI(s) délesté de ses défauts pour nous réembarquer rapidement regarder les étoiles avec ses formidables personnages, et son intarissable maîtrise formelle.
La deuxième saison d’OVNI(s) est disponible sur CANAL+.
Avis
Cette deuxième saison s'avère beaucoup plus faiblarde, la faute à de trop nombreux personnages et à un scénario trop ambitieux pour son propre bien. Il est d'autant plus étonnant de voir OVNI(s) conserver son capital sympathie quasiment intact, grâce à des personnages toujours aussi attachants, et à un miroir de notre société toujours aussi intelligemment amené.
2 commentaires
Je partage votre ressenti sur cette deuxième saison que j’attendais aussi brillante que l’inoubliable précédente .
Je passe un bon moment à chaque épisode mais je me surprend à attendre que certaines scènes de « remplissage » se terminent en espérant retrouver la magie dans celles d’après
Merci à vous d’avoir lu notre critique et de partager votre avis ! Comme évoqué dans l’article, les intrigues de « remplissage » comme vous le spécifiez, ainsi que les nombreux nouveaux personnages parasitent fortement l’intrigue de cette seconde saison, qui garde, selon nous, un charme infaillible. Au plaisir de vous relire !