Casquette visée sur la teté, Nekfeu ne se dégonfle jamais. Cyborg, deuxième album surprise, montre une nouvelle facette du rappeur au débit frénétique : plus sombre mais toujours aussi juste.
Sombre. S’écartant des tendances mainstream du premier album Feu, Cyborg fait la part belle à des productions plus obscures. Les six minutes (!) d’Humanoïde donne le ton avec ses couleurs jazz-hop, sa structure et son flow progressifs. Les morceaux sont assez longs, très travaillés et épurés dans les moindres détails (backs, solo de saxophone, etc). Globalement moins accessible, Cyborg se démarque par l’absence de mélodies (excepté le featuring avec Clara Luciani sur le mélancolique Avant tu riais) et son atmosphère froide et métallique.
Mature. Ambiance qui fait également écho à la société déshumanisée par la prolifération des écrans, thème largement abordé dans cet album. Ainsi, des morceaux comme Programmé, Humanoide, Réalité Augmentée donnent l’impression d’un projet plus mature, en phase avec son temps. Le tout porté par un flow exalté, contrastant efficacement avec les nombreux featurings de l’album. Si Cyborg nécessitera plusieurs écoutes pour en saisir tout le sens, force est de constater que le feu sacré est encore là. Nekfeu, plus fort que Robocop ?
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