Si on attendait particulièrement le retour d’une série, c’est bien l’ultime saison de Mr Robot dont le premier épisode annonce un quatrième et dernier ride absolument parfait.
Elliott et Mr Robot dorénavant alliés, amorcent la traque finale pour anéantir E Corp, mais surtout WhiteRose. USA Network propose la conclusion de son show le plus épique, lequel nous laisse complètement dithyrambique devant tant de maîtrise narrative et visuelle. On remercie Sam Esmail de nous récompenser avec un season premiere démentiel, un sans faute incroyable qui laisse espérer d’une saison 4 hallucinante.
Si la troisième saison nous laissait un goût un peu moindre que pour les précédentes excellentes aventures hackées et politiques, Mr Robot semble bien parti pour nous offrir une fin digne de ce nom. A ce titre, ce premier épisode est magistral, un retour en grande pompe, absolument dingue qui présente tous les enjeux à venir, s’attarde sur chacun des personnages, resitue le contexte général tout ça sans oublier de nous surprendre, de nous laisser hébété, sans voix.
Mr Robot, my old friend !
A l’écriture et à la réalisation de ce premier épisode, comme de la quasi totalité de sa série, Sam Esmail nous livre un petit bijou narratif, lequel opère un virage jamais vu dans le show où les rôles s’inversent. Pris à partie par les protagonistes, on est les témoins silencieux d’un changement de focalisation, de caractérisation où l’humaniste devient l’extrémiste alors que l’affrontement contre la Dark Army prend une tournure inattendue. C’est ce qui définirait ce retour puisque le récit s’amuse à jouer avec nous, à nous prendre par la main pour mieux se retourner contre nous, nous asséner rebondissements sur rebondissements dans une valse terriblement maligne, jusque dans sa mise en scène.
Car non content de livrer une narration post-moderne, alambiquée et complexe, Sam Esmail persiste et signe en nous livrant une réalisation incroyable pour un season premiere d’une générosité folle. A l’image d’un changement de narrateur, la série tend à se pervertir elle même, à sortir de son carcan d’objet télévisuel pour jouer avec ses propres codes d’une façon presque méta. Générique trompeur ou images subliminales tout détonne au service d’une composition hallucinante, asymétrique ou équilibrée, numérique ou aseptisée. Une forme en parfaite adéquation avec ce thriller à l’ambiance sans concession, brutale, comme toujours servie par le duo Rami Malek et Christian Slater, en cerise de ce gâteau savoureux qu’est Mr Robot.