Après un retour fracassant (notre critique), la saison 3 de Mr Robot vient de s’achever sur un final d’une rare violence tout en terminant paradoxalement son arc narratif le moins abouti.
Visuellement magistral. Si la série de USA Network parvient à s’extraire de la masse de séries actuellement diffusées, c’est parce que Mr Robot continue d’innover dans sa mise en scène. Sam Esmail fait des merveilles avec sa réalisation lancinante et profondément psychologique où transparait un malaise imagé par une décentration et des plans fixes incroyables de justesse. Un épisode entier est même tourné en un seul (faux) plan séquence de 50 min, une prouesse démultipliée par le jeu sans concession de Rami Malek ou de Christian Slater.
Narrativement classique. Mais si Mr Robot excelle dans son propos visuel, la narration de cette saison 3 peine à retrouver son souffle iconoclaste. L’évolution de Eliott, privé de son double diabolique, propose un scénario plus proche du thriller policier que psychologique, et c’est dommage. Leur relation distancée permet au reste des personnages de s’affirmer en même temps que le propos révolutionnaire de Mr Robot fond comme neige au soleil. Sans l’annonce d’une saison 4, cette fin aurait été parfaite, là, elle semble superflue.