Le début d’année s’annonce particulièrement intense chez Kurokawa avec la sortie du premier tome de My Home Hero, un thriller haletant au cœur d’une famille japonaise.
Pour tout te dire, l’auteur de ces lignes n’a jamais lu une œuvre de Maxime Chattam, romancier français grand spécialiste du polar. Pourquoi te parle-t-on de lui ? Tout simplement parce qu’il apporte son soutien à la sortie de My Home Hero en déclarant que « c’est implacable. Une réussite totale ! ». Par cette phrase, au-delà du soutien promotionnel, le bonhomme a surtout résumé notre avis et nous aura permis de gagner quelques lignes. Voilà, on te dit à bientôt.
Puisqu’on vient de se faire rappeler à l’ordre et qu’on n’est pas payés à la ligne – pas payés (l’info) tout court d’ailleurs -, on va quand même étoffer davantage le propos de Maxou avec notre propre analyse.
My Home Hero, idéal pour faire disparaître un corps
Au début on a eu un peu de mal à accrocher au style graphique et au découpage de Masashi Asaki. Normal, on avait l’impression d’être dans une sorte de « manga du quotidien » qui allait nous apprendre à ranger notre appartement. Sauf que le parti pris prend tout son sens une fois les événements lancées : on n’est pas dans le thriller pur jus avec un anti-héros alcoolique et des méchants bien méchants, on se situe au cœur de la société japonaise. My Home Hero joue la carte du réalisme et nous dépeint un monde où les criminels ne se révèlent pas en plein jour, où un père un peu paumé doit sauver sa fille, où une vie de famille banale prend soudain des airs d’Agatha Christie.
Toute l’efficacité de My Home Hero tient justement dans ce souci de coller parfaitement à la réalité tout en y insérant une bonne grosse dose de macabre. On saura tout de la méthode idéale pour faire disparaître un corps sans laisser de traces, l’auteur pensant à tout et nous expliquant le processus dans ces moindres détails, du pourquoi au comment. Avec une telle efficacité dans la mise en place, on a presque envie de conseiller le manga aux futurs criminels.
Avec son petit manuel glauque, sa réflexion sur la famille, sur la parentalité, et son jeu du chat et de la souris qui n’est pas sans rappeler Death Note, My Home Hero a su merveilleusement capter notre attention. Un manga à suivre, rien que pour prendre des notes.