Après une troisième saison plus biblique que passionnante (notre critique), Lucifer change de crèmerie et pourrait bien avoir trouvé avec cette saison 4 sa véritable raison d’être.
Alors que Chloe est terrifiée après avoir vu son vrai visage, Lucifer retrouve un amour d’antan. Après l’annulation de la Fox, Netflix offre au diable une nouvelle terre d’accueil et parvient, en seulement 10 épisodes, à proposer une intrigue personnelle, gratifiante et réussie. On cesse enfin de tourner autour du pot et c’est de front que seront abordés les problèmes psychologiques du Diable.
Orphelin de sa chaîne d’origine, le show de Tom Kapinos trouve sur la plateforme de streaming une plus value véritable. Netflix n’hésite pas à débarbouiller Lucifer de sa narcolepsie narrative et s’il conserve un peu de ses éternels apitoiements personnels et de sa léthargie amoureuse, il semble galvanisé, libéré, prêt à nous offrir enfin le divertissement télévisuel auquel on désespérait d’assister.
« L’enfer, c’est la simplicité »
Sans épiloguer sur l’absence d’intérêt que l’on porte aux affaires procédurales bouclées de Lucifer, la série parvient cependant à trouver son rythme de croisière en accentuant son intrigue de fond, la seule digne d’intérêt. À ce titre, Netflix n’hésite pas à rapprocher la série du comic originel, histoire de coller d’avantage au personnage, badass et référencé. Les séquences d’action sont plus présentes et maîtrisées et le Malin n’hésite pas à montrer son visage diabolique plein cadre. Plus intime et mieux rythmée, cette saison permet aux triangles amoureux de s’émanciper, de s’assurer. Surtout, notre diable parvient enfin à réussir une thérapie bénéfique et on découvre de belles remises en question. Une nette évolution pour tous les personnages dont un Tom Ellis, qui s’éclate à chaque instant.
Sauf que le ton irrévérencieux et potache de Lucifer continue de ternir un peu cet accomplissement. Débridée, la série embrasse son côté iconoclaste à fond et nous montre des fesses ou des jurons dans tous les coins et multiplie les passages humoristiques. À trop vouloir l’indépendance, le show aurait tendance à se congratuler, à se parodier et les acteurs, à cabotiner. Jamais très drôles et souvent caricaturales, les vannes se perdent mais permettent paradoxalement de valoriser l’ascenseur émotionnel de certaines séquences. C’est un peu ça Lucifer, un plaisir coupable.
Devant une telle remise en question narrative, on pardonnera aisément ses erreurs inhérentes à Lucifer et on remercie Netflix d’avoir récompensé notre dévouement.