Il y a un an sortait le précédent film de Jeff Nichols, Midnight special. Il faut croire qu’il était pressé de raconter l’histoire de Loving, inspirée de faits réels, à propos d’un homme blanc (Joel Edgerton) et une femme noire (Ruth Negga) qui se marient dans l’Etat de Virginie avant même la lutte pour les droits civiques. Je vous laisse imaginer le problème.
La violence physique est totalement absente à l’image. Tout se passe dans la tête des personnages, dans les regards qui veulent en dire long, dans les non-dits. C’est un mal interne, dangereux et vicieux. Nichols réalise un long-métrage loin des clichés et des tares typiques d’un cinéma qui s’inspire de faits réels bouleversants, mais qui les traite en cherchant le sensationnalisme. Ainsi, on découvre un drame intime abordé de la plus douce et intelligente des manières.
À la fin de la projection cannoise, les applaudissements ont été chaleureux et amplement mérités. Près d’un an après sa sortie – un temps bien long par rapport à sa première diffusion – Loving continue d’être présent dans nos esprits et incarne parfaitement l’exemple du film brillant, subtil et émouvant.