L’ombre des lumières est un spectacle fusionnant danse, musique et arts du cirque qui nous plonge au plus profond de l’âme humaine.
Dans L’ombre des lumières, Alexane Mezzorana et Jérémy Willi, deux brillants artistes suisses, ont rassemblé leurs expériences respectives dans le monde des arts et du spectacle pour créer des numéros artistiques et acrobatiques. Ils nous dévoilent ici une succession de tableaux poétiques, entre force et douceur, ombre et lumière.
Quand les arts se rencontrent
Après une superbe introduction projetée, la jeune femme entre sur scène les yeux bandés, offerte au mouvement, abandonné à son partenaire. Puis, c’est un autre partenaire qui apparait : le piano, sur lequel elle est étendue, ondule telle une vague, tandis que ses doigts à lui courent sur le clavier. C’est alors autour, avec et sur ce piano qu’ils dansent et se livrent à toutes sortes d’acrobaties.

Les numéros qui s’enchaînent font ensuite s’envoler la danseuse acrobate dans les airs où elle tournoie avec un cerceau. Moment de beauté, de grâce, d’élégance, simplement merveilleux, tout comme ces instants de danse avec un long voile. Le temps se suspend. Lui aussi ira un peu plus tard tournoyer dans les airs, mais avant cela, une sublime scène aux airs d’apocalypse vient installer une ambiance intimiste où seule une lanterne posée sur le piano éclaire désormais la scène.
Une performance admirable
L’ensemble est très beau, les corps ondulent, se déploient, s’embrasent, se rejoignent, s’éloignent… On est subjugué par le spectacle de ces corps, par la sensualité qu’ils dégagent, par la force qui les animent et qui, d’une seconde à l’autre, se change en douceur. La mise en scène et les superbes jeux de lumière offrent quelques tableaux intensément poétiques. Tout comme les musiques, très cinématographiques, qui donnent parfois une dimension épique au spectacle. Ce qui nous a à la fois séduits… et qui explique peut-être aussi en partie la difficulté que nous avons eue à nous connecter émotionnellement au spectacle.

En effet, l’intensité de ces effets nous a, par moments, semblé vouloir imposer un ressenti, une puissance, là où nous cherchions de la sensibilité, du sens. L’ombre et la lumière, « un duo inséparable, un éternel conflit », c’est ce que symbolisent cet homme et cette femme liés par leur dualité intérieure. Mais qui sont-ils véritablement l’un pour l’autre ? Et vers quoi les mène ce qu’ils traversent ? Nous avons eu un peu de mal à comprendre leur trajectoire, à ressentir la nature profonde de leur lien. Si bien que nous avons été éblouis, par l’un, par l’autre, mais pas bouleversés.
L’ombre des lumières, de et avec Alexane Mezzorana & Jérémy Willi, se joue du 30 juin au 20 juillet 2024 à 22h25 à La Chapelle des Italiens.
Retrouvez tous nos articles consacrés au Festival d’Avignon ICI !

Avis
Le talent d'Alexane Mezzorana et Jérémy Willi est admirable. Les deux artistes nous en mettent plein les yeux. Et il ne manque pas grand chose pour qu'ils nous en mettent aussi plein le cœur et que la performance se change en moment de partage profond et sensible.