Sur la route des extrêmes est le récit des aventures d’Alfred de Montesquiou à travers l’Amérique du Sud, dont les documentaires sont diffusés sur Arte.
Sur la route des extrêmes est un passionnant carnet de voyage. En effet, en plus de nous emmener à travers les paysages fascinants de l’Amérique du Sud, le journaliste Alfred de Montesquiou nous interpelle quant à l’impact de l’interaction de l’homme avec son environnement. Arte diffuse d’ailleurs – depuis le mois d’octobre – ses aventures à travers une série de documentaires.
« Ils sont nombreux, à travers l’Amérique du Sud, à se souvenir encore que l’homme demeure un animal comme les autres, incapable de vivre s’il détruit l’univers qui l’a vu naître. »
Une véritable enquête écologique
Sur la route des extrêmes nous emmène dans l’un des plus beaux endroits de la planète : l’Amérique du sud. Là où la nature se pare des plus belles couleurs ; où elle offre les spectacles les plus divers et variés. Là ou elle règne encore – pour le moment. Mais jusqu’à quand ? L’auteur parle d’enquête écologique pour définir le propos de cet ouvrage. Ce sont mêmes ses premiers mots. Car il s’agit d’observer les extrêmes de la Terre, ces espaces fragiles et vulnérables, pour nous aider à comprendre l’avenir promis à une planète qui souffre. Ainsi, à travers cette expédition et ses rencontres, le journaliste cherche à comprendre comment l’humain s’adapte aux milieux extrêmes ou, au contraire, les fragilise.
Une aventure humaine et existentielle
Les premières pages nous transportent sans attendre dans des paysages grandioses. Puis, on se promène à travers les différents écosystèmes. Et on rencontre les peuples qui les habitent dans une relation d’échange et de respect avec la nature. Nous découvrons leur compréhension du monde, leurs rituels ; leur rejet de notre monde moderne, aussi, perçu à juste titre comme menaçant. De l’Équateur au Chili en passant par le Pérou, le Brésil, la Bolivie et l’Argentine, l’expédition s’intéresse ainsi tour à tour à la forêt, à l’eau, à l’altitude, au désert, et aux terres australes. Et on découvre comment ces milieux extrêmes ont imposé à l’homme, mais aussi au monde végétal et animal de s’adapter, et de façonner ces écosystèmes. Pour le meilleur comme pour le pire.
« L’espère humaine est folle. C’est la seule du règne animal qui détruise son propre biotope, les conditions de sa propre survie. La quête court-termiste du profit nous pousse collectivement à scier la branche sur laquelle nous sommes assis. »
Des défis « extrêmes », urgents à relever
L’Amazonie regroupe près de la moitié de la biodiversité mondiale avec sa forêt de presque 6 millions de kilomètres carrés et ses quelques 400 milliards d’arbres. Mais elle pourrait se retrouver réduite de moitié d’ici 2030 si rien n’est fait pour freiner la pulsion destructrice des hommes. Et cela n’est que l’un des nombreux exemples alarmants auxquels nous confronte Alfred de Montesquiou. Et l’on sent, au fur et à mesure de son périple, émerger l’incompréhension et la colère face à l’absurdité de nos comportements et à certains constats tragiques. Comme le lien devenu évident entre l’injustice climatique et l’injustice sociale. En effet, dans ce désastre écologique en cours, ce sont les pauvres qui sont en première ligne, nous explique-t-il. Pour la nature comme pour l’homme, l’espoir est permis pourtant. Mais l’urgence est de mise. Un ouvrage nécessaire.