La réalisatrice française, Catherine Breillat (Une vieille maîtresse, Romance) possède une carrière qui s’étend sur près de 50 ans. Elle revient au Festival de Cannes avec l’Été dernier, un drame charnel qui offre un rôle passionnant à son actrice principale, Léa Drucker.
En l’absence d’un film de Paul Verhoeven au Festival de Cannes, il faut bien que nos instincts primaires soient satisfaits par un long-métrage en compétition. L’Été dernier est le récit d’une relation impossible entre un adolescent de 17 ans et sa belle-mère (Drucker). Ce sujet ô combien sensible, qui plus est à notre époque, est abordé avec un beau sens charnel sans jamais tomber dans l’excès.
Montée en puissance
Après une exposition qui prend son temps pour structurer les relations entre les personnages, l’Été dernier gagne en ampleur. L’ambivalence des personnages, la complexité de leurs sentiments les uns envers les autres, ces différents aspects sont utilisés astucieusement tout le long du récit pour créer une réflexion viscérale sur le sujet qui convainc, à défaut d’emporter tout sur son passage.
Évidemment, le sujet étant ce qu’il est, en fonction du réalisateur ou du scénario, voir de l’interprétation des acteurs, la catastrophe est si vite arrivée. C’est pour cela que la réalisatrice cherche l’authenticité à travers ses acteurs. Que ce soit visuellement à travers des cadrages serrés sur les personnages où Catherine Breillat choisit de rester longuement sur un personnage en gros plan, ou plus encore par le choix d’une image sans artifice, exclusivement concentrée sur ce qui se passe dans le cadre.
Superbe casting
Il faut bien évidemment souligner la performance impressionnante de Léa Drucker, parfaitement crédible dans son rôle. Par de fins mouvements sur son visage, elle exprime toute l’ambiguïté de son personnage. C’est un rôle de composition complexe, car il repose sur une forme de retenue de surface, alors qu’elle bouillonne à l’intérieur. Face à elle, l’adolescent interprété par Samuel Kircher est très crédible, tout comme Olivier Rabourdin dans le rôle du mari.
Catherine Breillat réussit donc son pari avec l’Été dernier, elle livre un récit charnel aux émotions complexes. En choisissant un sujet dangereux de prime abord, elle évite l’écueil de l’excès et conserve de la finesse dans son écriture. Sans être véritablement choquant ou sulfureux, le film montre deux beaux portraits, d’une femme et d’un adolescent, en pleines crises existentielles.
L’Été dernier sort le 20 septembre 2023. Retrouvez tous nos articles du Festival de Cannes 2023 ici.
Avis
Catherine Breillat réussit donc son pari avec l'Été dernier, elle livre un récit charnel aux émotions complexes. En choisissant un sujet dangereux de prime abord, elle évite l’écueil de l'excès et conserve tout le long de la finesse dans son écriture. Sans être véritablement choquant ou sulfureux, le film montre deux beaux portraits, d'une femme et d'un adolescent, en pleines crises existentielles.