Actuellement en plein visionnage de The Handmaid’s Tale, on peut réellement dire que ça change de voir Elisabeth Moss dans un rôle pareil pour Les Baronnes… Malheureusement, pas pour le meilleur.
Défini comme un « drame, policier, thriller » par le site Allociné, on peut difficilement considérer Les Baronnes comme tel. On caractériserait plutôt ce long-métrage comme une comédie d’action grotesque, drôle à l’absurde, en dépit de toute cohérence scénaristique. Avec parfois l’impression de se retrouver dans un Tarantino dénué de visuels trop sanglants (ce que j’apprécie) mais doté d’un scénario douteux (ce que j’apprécie beaucoup moins). C’est bien dommage lorsque l’on sait que la réalisatrice/scénariste, Andrea Berloff, a reçu en 2016 une nomination pour l’Oscar du Meilleur scénario original…

Si on y croit au début, les trois apprenties-mafieuses se transforment très (trop) rapidement en baronnes expérimentées n’hésitant pas à tuer par simple vengeance ou soif de pouvoir. A partir de là s’enchaînent certains retournements de situation improbables qui viennent plomber l’estime que l’on commençait à avoir pour ce film.
Business is business
Une fois cette piteuse construction narrative démasquée, les relations entre les personnages nous paraissent creuses et illusoires. Un simple mot de travers et tout peut basculer… même après plusieurs années de mariage ou d’amitié. La vision manichéenne prime sur le réalisme, la sincérité et la complexité des relations humaines que nous éprouvons pour le meilleur ou pour le pire tous les jours.
Si la bande annonce laissait penser que Les Baronnes serait un film engagé et féministe, l’émancipation de ces épouses n’est qu’un prétexte pour faire un long-métrage loufoque, sortant des sentiers battus. Il est en effet plutôt rare de voir une histoire de mafia, se déroulant en 1978, mettre en scène un trio féminin. On appelle ça un bon gros coup de com’ alléchant mais trompeur…

Néanmoins, c’est un coup de com’ réussi. Avec un casting composé de Tiffany Haddish, de Melissa McCarthy et d’Elisabeth Moss, qui résisterait à l’envie de voir ce que ça donne ? Pas grand monde. Et très honnêtement on n’a rien à leur reprocher, elles sont toutes les trois excellentes.
En fait, même si la qualité globale du long-métrage laisse à désirer, on ne s’est pas ennuyés pour autant. Les Baronnes est un film rythmé, bourré d’énergie qu’il aurait certainement fallu canaliser pour obtenir un rendu pertinent et plus respectable.
Si vous voulez quelque chose de plus abouti, on vous conseille plutôt de regarder la série télévisée Good Girls.