TF1 et Netflix s’associent pour nous offrir Le Bazar de la charité, une mini-série française qui vaut le détour.
Les deux premiers épisodes étaient parvenus à attiser notre curiosité. Cette suite et fin viennent confirmer les forces de ce show et gommer certains défauts. Toujours pas pleinement convaincus par les dialogues que nous avions qualifiés d’¨abusivement contemporains », nous ne pouvons nous empêcher de tomber sous le charme des personnages, nous faisant immédiatement oublier les réserves que nous avions sur le jeu de certains acteurs.
Cet attachement aux protagonistes est rendu inévitable par le contenu des intrigues traitées. Contant l’émancipation des femmes à travers trois personnages différents, Le Bazar de la charité sait parler à tous et en particulier à toutes. Dans notre monde marqué par l’actualité des tragiques féminicides, l’histoire d’Adrienne – cherchant par tous les moyens à échapper au contrôle de son mari violent et à sauver sa fille – fait particulièrement écho.
TF1 peut enfin se vanter de l’une de ses créations originales
A la fin du visionnage, un constat s’offre à nous : les temps ont évolué, pourtant nous devons encore améliorer l’égalité femmes-hommes. La série nous propose d’ailleurs un message positif et permet d’espérer un monde meilleur. Une finalité attendue, mais un chemin pour y parvenir assez surprenant. Les scénaristes réussissent à la fois à combler et à déjouer nos attentes.
En ne tombant pas dans la facilité caractéristique des shows tels que Camping Paradis ou Joséphine Ange Gardien, TF1 aboutit à produire un contenu qui se hisse parmi les divertissements français que l’on peut réellement considérer avec sérieux. Oeuvre tirant vers le romanesque on lui pardonnera ses approximations et anachronismes. Toutes les séries historiques ne peuvent égaler – à titre de comparaison – Un village français, qui avait bénéficié des conseils précieux de l’historien Jean-Pierre Azéma pour éviter minutieusement tout impair.
Le réalisateur et l’équipe technique se sont déjà défendus de certaines libertés prises concernant le choix des musiques ou des costumes plus modernes qu’ils devraient l’être. Le Bazar de la charité aborde, depuis le premier épisode, des thèmes universels renvoyant toujours à notre contemporanéité et n’hésitant pas à montrer un personnage principal au visage et corps brûlés (merci Julie de Bona !). C’est en cela que nous pouvons saluer la mini-série, certes, par moment maladroite mais qui n’a de cesse de nous confronter à nos émotions, notre présent et notre rapport à l’autre.