Très certainement influencé par Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese, La Folie des hauteurs, proposé par Netflix, n’atteint pas des sommets.
Avec La Folie des hauteurs, le réalisateur Cüneyt Kaya nous conte l’histoire de deux hommes ayant décidé de se lancer dans l’arnaque immobilière aux côtés d’une banquière. Le but étant d’amasser un maximum d’argent rapidement, or sans grande surprise « l’euphorie risque d’être de courte durée » prévient Netflix.
La scène d’ouverture pose tout de suite les bases : dans une luxueuse maison, l’un des deux protagonistes est arrêté à l’aube, encore sous l’emprise de l’alcool et de la drogue qu’il a ingérés la veille lors d’une grosse fête. Autant dire que ça démarre mal pour l’arnaqueur mais également pour nous. Au-delà du vu et du revu vers quoi semble se diriger l’intrigue, on prend peur que le scénario ne soit qu’une succession de clichés : argent = excès = alcool = drogue = prostituées. Une peur qui viendra en grande partie se confirmer par la suite…
Mais avant que nous soyons confrontés à tous les vices vers lesquels l’argent semble inexorablement entrainer nos deux escrocs, les scénaristes reviennent en arrière et prennent le temps de nous expliquer leur ascension vers les hautes sphères allemandes. Voici donc le moment pour nous de noter les moindres astuces pour devenir riche, car après tout, on a tous en commun l’appât du gain. C’est en tout cas ce que dit Viktor que nous accompagnons dans les différentes étapes de sa montée fulgurante aux côtés de ses acolytes. Si le ton est relativement sobre et presque didactique, l’ingéniosité déployée par les arnaqueurs laisse place à des situations ubuesques qui apportent une légèreté et une touche d’humour bienvenue qui ne sera malheureusement que de courte durée.
Sérieusement ?
En effet, en tirant trop sur la corde de l’absurde, La Folie des hauteurs passe de quelque chose qui marche bien à quelque chose de trop balourd. Gerry, le collègue de Viktor, en est la représentation à lui seul. Véritable caricature du personnage borderline menant une double vie et drogué presque en permanence, il se laisse aller à quelques plaisirs personnels ridicules et excentriques. Il oblige par exemple une future employée à prendre de la cocaïne ou d’autres à chanter s’ils ne veulent pas être virés.
Si son collègue aux faux airs de premier de la classe nous est sympathique, aucune empathie ne se dégage pour Gerry. C’est bien simple, on se fiche complètement de ce qu’il peut lui arriver. Or, c’est là où le bât blesse puisqu’il n’est pas le méchant du scénario, mais bien un des protagonistes principaux.
Ne faut-il prendre ce film que pour un jeu ? C’est ce que sous-entend la fin qui nous fait sourire sans pour autant prendre vraiment sens. Une théorie corroborée par la musique pop-électro qui habille le long-métrage pour révéler le but de l’histoire : « la vie est une fête pour Viktor ».
Comme de nombreuses productions cinématographiques de Netflix, La Folie des hauteurs n’est pas à prendre au sérieux, mais plutôt comme un divertissement qui aurait pu être bien mieux exploité. Profitons donc de ce qu’on nous offre : une bande-son entrainante, de bons acteurs/actrices et quelques bouts d’intrigues émotionnellement impliquant grâce au personnage de Nicole qui a su garder les pieds sur terre.