Krank Berlin est la nouvelle série médicale du moment directement venue de chez nos voisins allemands. Co-créée par un ancien médecin, ce drame médical sous tension nous plonge dans les méandres des urgences berlinoises !
Les séries médicales pullulent chaque année, et Krank Berlin est un énième drame médical sortant en catimini sur une plate-forme. Produite à travers AppleTV+, cette dernière nous provient de l’Allemagne, autre pays se faisant une place considérable sur le marché du streaming. Pourtant, difficile de se démarquer aujourd’hui dans le domaine, semblant toujours lié à l’héritage de la série Urgences même 30 ans plus tard !
Ich bein Krank Berlin
Mais comme Hippocrate l’a montré chez nous, tout est histoire de curseur entre le fictionnel (les règles purement dramaturgiques afin d’accoucher d’un récit à la portée la plus large possible) et le réalisme (soit le degré d’acuité avec lequel on va plonger dans la peinture quasi documentaire du milieu médical). Un exercice que réussit bien la toute récente The Pitt (dont la critique arrive bientôt!), mais que Krank Berlin sait globalement utiliser également !

Dès son introduction les codes sont posés : nous découvrons Suzanna Parker (la véritable protagoniste de la série), médecin nouvellement débarquée à Berlin dont la mission est de diriger et remettre à niveau un service des urgences en perdition. Les patients affluent par centaines chaque jour, la pénurie de docteurs se fait ressentir, les horaires s’avèrent intenables…
Dans les Urgences de l’Hippocrate allemand
C’est dans ces conditions qu’elle intégrera une équipe médicale disparate et sympathisera avec le trouble Dr Ben Weber. Ainsi, Krank Berlin affiche un programme globalement connu et commun à d’autres drames médicaux. Des situations communs s’enchaînent donc (coopération avec l’équipe infirmière, urgences vitales en pagaille, répercussions croissantes de la pression endurée par les soignants, conflits avec la direction de l’hôpital, incapacité à jouir d’une vie privée convenable..) dans un écrin technique qui porte l’ensemble.

Car oui, Krank Berlin allie une certaine sophistication de mise en scène, notamment dans des plans-séquences élaborés renforçant l’immersion. Mais loin de rester dans une pause de masturbation visuelle, Krank Berlin affiche une facture visuelle régulièrement âpre, voire carrément poisseuse lorsque la série s’aventure en dehors du cadre hospitalier. En particulier via le duo ambulancier Olaf-Olivia dans une relation mentor-protégée plus conflictuelle qu’autre chose, et étant aux premières loges face à la mort et la misère.
Médecins fêlés
Car si Krank Berlin montre des soignants compétents et humanistes, c’est pour mieux tordre leur amure en les mettant face à leur propre vulnérabilité. Mais plus encore, le fléau de la toxicomanie s’avère le véritable nemesis d’une Berlin gangrénée par les rave partys à débordement et autres consommations de stupéfiants de plus en plus démocratisées auprès des milieux étudiants.

Une mise en garde qui grossit sans doute le trait (avec même un des protagonistes qui vole dans les réserves de morphiniques de l’hôpital), tandis que Krank Berlin demeure plutôt chiche en terme de pur parcours de personnage. Le show préfère avant tout cartographier et prendre le pouls d’une profession malmenée, avec parfois une bonne dose de viscéralité (allergiques aux hémorragies à l’écran passez votre chemin!), à défaut de transcender son sujet. Pas trop mal tout de même !
Krank Berlin est disponible sur AppleTV+
avis
Krank Berlin ne révolutionnera pas la dramaturgie globale inhérente aux nombreux autres drames médicaux. Pourtant, cette série en provenance d'Allemagne tire son épingle du jeu via sa vision sans fard d'un milieu médical malmené dans un tumulte empli d'âpreté. Tendu, parfois viscérale, une plutôt bonne pioche donc !