Au fil de leur filmographie, les Wachowski tenaient tête à la désincarnation émotive de leurs récits par une science du spectaculaire indéniable. Témoin d’un essoufflement signalé par le dirigiste Cloud Atlas, Jupiter : le destin de l’univers s’impose comme une date dans la division cinéphile qu’il est amené à provoquer.
Personnellement, c’est dans le camp de l’expérience fâcheuse que leur dernier bébé ramène. Enfermés dans une mythologie lourdement métaphorique et si fourre-tout qu’elle confine au ridicule, le duo fabrique un récit verbeux où les enjeux s’accumulent jusqu’à en perdre toute lisibilité. Un peu comme si les échecs commerciaux précédents poussaient le duo à tout construire en un projet.
Pire, l’inconsistance chronique des personnages et l’interprétation hasardeuse de ses pourtant brillants comédiens renforcent la distance produite par le récit. En point d’orgue, une protagoniste féminine insipide servie par une Mila Kunis perdue. Reste à Jupiter un sens visuel et sonore inédit qui produit des morceaux de bravoure imprimant la rétine. C’est, hélas, bien peu.
Jupiter : le destin de l’univers sort aujourd’hui, soit le 4 Février en salles.