DC Comics au cinéma n’a – hélas – pas souvent rimé avec qualité, surtout ces derniers temps (Suicide Squad…). Heureusement, face à la pression commerciale de la machine Disney (Marvel), Warner (DC) a fini par produire un OVNI : le Joker avec Joaquin Phoenix. Alléluia !
Adieu les effets spéciaux à gogo, les scénarios bidons et les films sans âme. Le Joker est arrivé. Pour ce Big Bang du film de super-héros, on revient aux origines d’un super-vilain. Le film de Todd Phillips (Very Bad Trip) s’attarde sur ce qui a fait que le Joker devienne le Joker. Loin du genre comique qui a fait son succès, le réalisateur a néanmoins gardé son style irrévérencieux et moralement ambigu pour proposer un film qui laisse une trace indéniable dans l’esprit du spectateur.
Joaquin Phoenix, on en parle ?
Après Heath Ledger, le Joker de la trilogie Batman de Christopher Nolan, la barre était tellement haute pour interpréter le personnage (elle l’était déjà avec Jack Nicholson vous allez me dire) qu’il fallait bien un acteur comme Joaquin Phoenix pour prendre le relais. Eh bien, il n’y a pas assez de superlatifs dans la langue française pour qualifier une telle performance. C’est le fruit du travail d’un acteur hors-norme qui aligne les grands rôles à un rythme effréné (chez James Gray, Paul Thomas Anderson, etc.). Todd Phillips et son équipe proposent un film déconcertant et puissant, mais c’est bien Joaquin Phoenix qui emporte tout sur son passage. Il apporte la crédibilité nécessaire au personnage pour qu’on puisse ressentir de l’empathie.
Esthétique nouvel hollywood.
On ne crée pas à partir de rien. De ce fait, le cinéaste mélange le cinéma tiré de comics avec un autre type de cinéma qui n’a strictement rien à voir. Il s’inspire pour sa mise en scène et son récit de la nouvelle vague hollywoodienne incarnée par (entre autres) Scorsese, Coppola et Friedkin. Ainsi, le Joker foisonne de références à ces grands maîtres, en particulier à Scorsese avec La Valse des Pantins et Taxi Driver. Le résultat se révèle audacieux, surtout à l’égard d’un blockbuster où le formatage est de rigueur. Que ce soit Disney ou Warner, ils ont une tendance à standardiser leur production afin de plaire à la majorité. Ce qui n’est absolument pas le cas dans le Joker… et cela fait un bien fou !
Bref, on espère que le succès de ce long-métrage va inspirer les studios à développer des films avec une véritable envie artistique. À bon entendeur…