Avec sa mini-série Hollywood, Netflix nous emporte à ‘Dreamland’ pour 7 épisodes feel-good dont nous avons bien besoin en cette période particulière.
Pendant la lecture de notre critique, on te conseille d’écouter la bande originale d’Hollywood, disponible ici.
Bienvenue dans le Los Angeles d’après guerre qui pourrait faire de toi une grande star et/ou te briser à tout jamais. Excitant ? Terrifiant ? C’est à toi de voir. Après tout, Peg Entwistle a connu à Hollywood une mort tragique mais son destin pourrait bien permettre à de jeunes talents de réécrire l’Histoire hollywoodienne.
D’illusions en désillusions les 3 premiers épisodes nous emportent dans l’ambivalence d’Hollywood avec un message clair : il faut s’accommoder au système pour réaliser son rêve. Car derrière tout le clinquant et le glamour se cache une réalité particulièrement sombre. Toutes ces stars en devenir se retrouvent confrontées à un univers impitoyable, dans lequel les non-blancs n’ont d’autre avenir que d’être cantonnés à des rôles jugés indissociables de leurs origines ethniques, et dans lequel presque chacun devra donner de sa personne pour percer.
C’est ici qu’entre en scène Henry Willson; véritable prédateur sexuel – pouvant être considéré comme le Harvey Weinstein de l’époque – ayant le droit de vie et de mort sur la carrière des acteurs. Cet agent malsain – brillamment interprété par Jim Parsons – caractérise presque à lui seul l’envers du décor hollywoodien. Bien sûr, d’autres abus de pouvoir sont également développés, ainsi que le racisme, l’homophobie et l’inégalité femmes/hommes, mais pas de manière aussi incisive. De ce point de vue, la série proposée par Netflix ne se révèle pas assez engagée et bien trop gentillette pour être vraie.
« Et si vous pouviez réécrire l’histoire ? »
Ryan Murphy et Ian Brennan n’ont pas créé ce show pour retranscrire la réalité mais bien pour en proposer une alternative progressiste, n’hésitant pas à changer le destin de stars ayant vraiment existé. Dans ce nouveau récit, il n’est plus question de s’accommoder au système, c’est à lui de changer et de faire désormais fi du genre, des origines et de l’orientation sexuelle pour que chaque artiste puisse s’y épanouir pleinement.
C’est dans cette histoire contrefactuelle que les personnages principaux décident de s’unir pour réaliser le film qui fera évoluer les mentalités. En découle une série très bon enfant portée par des protagonistes, certes trop lisses, mais fortement attachants. On a finalement envie de croire avec eux qu’une alternative à ce monde est possible.
Si certains trouveront le show naïf, d’autres pourront y voir un pied de nez au système actuel toujours pas assez égalitaire et tolérant. C’est finalement ici que se trouve l’engagement de la série : alors qu’Hollywood est toujours l’objet de critiques et de scandales divers, Ryan Murphy et Ian Brennan soulignent des problèmes encore bien présents (notamment) dans le milieu cinématographique et insinuent ainsi que, s’il n’est jamais trop tard pour faire évoluer les choses, de nombreux changements auraient dû arriver bien avant.
Voilà une série qui fait du bien ! Tu n’as plus qu’à te laisser porter par cette ambiance hollywoodienne et profiter des décors et des costumes magnifiques, pour 7 épisodes parfaitement rythmés !