Si la transition sur grand écran demeure incertaine, la série Hannibal, elle, vient de nous régaler de sa dernière recette. Une page de la télévision se tourne.
On ne peut que succomber à la série d’NBC pour son goût prononcé des dialogues mystiques où considérations psychologiques et philosophiques s’entremêlent, hypnotisant le spectateur. Une catalepsie exacerbée par la qualité visuelle des close-up au ralenti où les chairs à vif, flammes et giclures de sang viennent placer le pauvre patient omniscient que nous sommes dans une trance psychédélique. Émersion brutale d’une plongée mortelle dans les affres de la folie humaine sur fond de musique classique, magnifiquement filmée dans une forme graphique tantôt aseptisée, tantôt dégoulinante d’expressionnisme allemand.
Côté casting, la focalisation sur Gillian Anderson se délite pour revenir à la constance du couple Mikkelsen-Dancy, face à un Richard Armitage dantesque.
Même si Hannibal ne cache pas son affiliation au film de Ridley Scott et au Dragon Rouge de Brett Ratner, la série a su nous mijoter un remake égal et savoureux du cannibale qui, à l’instar des protagonistes, nous installa dans une relation passionnelle, mélange d’envoûtement et de violence morbide.