Malgré quelques moments sympathiques, Gotham vient de terminer son run télévisuel avec une ultime et cinquième saison, une fin très décevante.
Les méchants s’affirment alors que Bruce Wayne devient petit à petit Batman. La série phare de la Fox proposait son dernier épisode après un saut dans le temps, histoire de boucler la boucle. Le jeune orphelin devient enfin le Chevalier Noir au milieu de criminels qui se succèdent dans une sorte de policier bouclé. Mais Gotham aura eu raison de nous.
En effet, si l’éventail de méchants chers à Gotham City permet d’appréhender les principaux vilains de DC Comics, le show finit par se parjurer et devenir une caricature de lui-même, piégé par son postulat. En suivant Gordon, ici mentor de Bruce Wayne, la naissance de Batman devient complètement crétine et incohérente alors que les célèbres Année Un et An Zerro finissent par s’embrouiller. Un hors sujet d’autant plus brutal que les véritables protagonistes de la série n’auront cesser de s’embourber dans des arcs narratifs incongrus, loin de faire d’eux de véritables méchants.
Gotham City, un vaudeville pour nullos
Faiblement filmé, le show peine à étendre son univers qui reste dramatiquement enclavé dans des décors claustrophobes, sans aucune once de spectaculaire. Simples chorégraphies et basiques champs-contrechamps finissent de faire de Gotham un policier inintéressant, lésé par un développement narratif inexistant. Le show se fait un malin plaisir à nous introduire toute une myriade de méchants, auxquels on s’attache un peu, sans que leurs psychologies ou leurs caractéristiques physiques ne soient respectées. À ce titre, les souvenirs de Bane ou du chef des Mutants continuent de nous hanter. D’autant plus que les vilains, cœur de l’intrigue, s’empilent sans qu’aucune logique ne s’y prête sinon celle de satisfaire les fans en leur servant un bestiaire inégal et souvent grandguignolesque, presque caricatural.
Mais ce serait oublier que Gotham est souvent parvenu à nous proposer une histoire intéressante et parfois fidèle aux racines du Chevalier Noir. Tantôt en reprenant les comics principaux du New 52 où en innovant de façon maligne pour incorporer chacun des personnages dans une mythologie bien connue, la série de Bruno Heller réussit à retranscrire une ambiance sombre et psychotique à nulle autre pareille. Ça reste faiblard…
Fou mais capillotracté, Gotham pâlit de voir sa conclusion hâtée, on sort donc de l’ultime épisode, le 100e, avec l’impression d’avoir assisté à une parodie un peu nulle et forcée. Pauvre Batman.