Peu avant Jack L’Éventreur, il y a eu Golem. Et bien avant le brouillard de The Mist, il y a eu Edgard Allan Poe, maître absolu de l’horreur insaisissable lu à la lueur d’une bougie. Pour sa première escapade en terre anglaise, le réalisateur Juan Carlos Medina choisit de concilier ces deux mythes en réalisant Golem, le tueur de Londres. Bien lui en a pris.
Une terreur enracinée dans l’esprit. Un bon thriller repose en partie sur un mystère savamment dissimulé. Quand l’élément fait défaut, la tension peut alors naître de la manière avec laquelle un cinéaste plonge en toute sincérité dans son intrigue. Soit exactement ce que Golem réussit à faire. Medina fait ressurgir tout en révérence le parfum du crime malsain, de la perversité meurtrière qui fascine tant notre côté obscur.
Une reconstitution somptueuse. Loin de n’être qu’un artisan dopé au formol, Medina redonne ses lettres de noblesse à l’Angleterre de la fin du 19e siècle. Sa photographie somptueuse et son souci du détail rappellent les images les plus fameuses de Lovecraft. Le phrasé littéraire de l’époque est savamment repris par une galerie d’acteurs fameux, donnant à ce Golem l’allure d’un thriller psychologique parfaitement dérangeant.