Critique Goldorak édition collector : Astéro-livre pour les 50 ans du robot mythique

Cinquante ans après avoir conquis le cœur du public, Goldorak revient en force avec une édition collector signée Isan Manga.

Derrière cette parution, il y a un travail d’orfèvre. L’éditeur Isan Manga rend hommage à un demi-siècle d’aventures avec une intégrale restaurée rassemblant les 18 épisodes originaux publiés entre octobre 1975 et mars 1977. Cette édition collector va bien au-delà d’une simple réimpression. En effet, elle combine archives inédites, illustrations rares et contenus patrimoniaux pour restituer toute la puissance du récit.

Un ouvrage exceptionnel qui célèbre l’héritage d’un héros intergalactique et d’un auteur visionnaire. Entre archives rares, frontispices restaurés et épisodes cultes, ce livre offre une immersion totale dans l’univers du robot mythique imaginé par Gô Nagai.

Chaque page témoigne d’une volonté. Transmettre l’émotion intacte des débuts tout en révélant la richesse graphique du manga d’origine. Le lecteur plonge ainsi dans une œuvre à la fois épique et poétique, portée par le courage d’un prince exilé et la beauté d’un dessin intemporel.

Grâce à une mise en scène soignée, l’ouvrage célèbre l’héritage intergénérationnel d’un héros. En effet, celui-ci continue d’unir parents et enfants autour d’une même fascination pour les robots géants. Mais aussi les combats stellaires et les valeurs d’amitié.

Gô Nagai, maître du manga et inventeur de légendes

Une vie guidée par la création

Né en 1945 à Wajima, Gô Nagai grandit dans un Japon en pleine reconstruction. Dès l’enfance, il se passionne pour le dessin, inspiré par Osamu Tezuka et les mangakas de son temps. Après avoir fait ses armes auprès de Shôtaro Ishinomori, il crée son propre studio : Dynamic Productions. Cette indépendance devient alors la clé de sa liberté artistique. Elle lui permet de bousculer les codes, d’oser de nouveaux thèmes et de concevoir des personnages complexes.

À travers ses œuvres, Gô Nagai explore les émotions humaines, la dualité entre bien et mal, et la force des idéaux. Il refuse les modèles figés et ouvre la voie à une nouvelle génération de créateurs. Avec lui, le manga devient un espace d’expression libre et engagé.

Un style audacieux et profondément humain

L’univers de Gô Nagai se distingue par une énergie brute et une créativité débordante. Il invente le genre mecha avec Mazinger Z, premier robot piloté par un humain. Puis, il signe des chefs-d’œuvre comme Devilman, Cutie Honey. Et bien sûr Goldorak. Chaque œuvre associe action, réflexion et intensité émotionnelle. Chez lui, la technologie se mêle toujours à l’humanité. Les robots deviennent les prolongements des héros, des symboles de puissance mais aussi de responsabilité.

Dans Goldorak, cette dimension atteint son apogée. Actarus, prince d’une planète détruite, pilote un géant d’acier pour protéger la Terre. Sous les combats spectaculaires se cache une quête universelle : celle du pardon, du courage et de la paix.

Les 18 épisodes du manga Goldorak : entre exil, combat et espoir

Le cœur du livre rassemble les 18 chapitres originaux du manga. On y suit Actarus, prince d’Euphor, qui s’enfuit après la destruction de sa planète par l’armée de Véga. Recueilli sur Terre par le professeur Procyon, il trouve refuge au ranch du Bouleau Blanc. Très vite, il reprend les commandes de Goldorak, un robot géant doté d’armes redoutables, pour défendre la planète contre les assauts du camp de la Lune Noire.

Chaque épisode mêle action, tension et émotion. Les Golgoths, monstres mécaniques envoyés par Véga, menacent sans relâche la Terre. Aux côtés d’Alcor et de Vénusia, Actarus lutte avec une détermination sans faille. Les combats s’enchaînent, ponctués de moments d’amitié et de révélations poignantes. De Tokyo au mont Fuji, la saga alterne batailles intergalactiques, drames intimes et résurgences du passé.

L’ouvrage inclut également un épisode spécial de janvier 1977, rarement reproduit. Dans ce chapitre, Alcor et ses amis disparaissent mystérieusement. Une femme hypnotique à la botte d’un savant fou, manipule leurs esprits. Ils sont retenus prisonniers. Actarus affronte ce piège psychologique avec bravoure, offrant ainsi une conclusion pleine de tension et de poésie.

Grâce à la restauration soignée, les pages retrouvent leur éclat d’origine. Les planches respirent à nouveau, rendant hommage à la narration nerveuse et au découpage audacieux de Gô Nagai.

Frontispices et contenus exclusifs : l’art du détail

Les frontispices (ou tobira-e) ouvrent chaque chapitre du manga. Ces illustrations pleine page, souvent perdues dans les rééditions, font ici l’objet d’une restauration minutieuse. Leur présence donne au livre une dimension visuelle unique. On y découvre Goldorak surgissant de l’espace, Actarus en armure, ou encore les silhouettes héroïques de ses alliés. Chaque image devient un portail d’entrée dans l’univers du récit. L’ouvrage inclut aussi de nombreux documents d’archives : esquisses, planches préparatoires, notes d’édition et commentaires d’époque. Ces éléments plongent le lecteur dans les coulisses de la création.

Enfin, plusieurs bonus exclusifs signés de mangakas contemporains complètent l’ensemble. Ils témoignent de l’influence durable de Gô Nagai sur la culture visuelle moderne. Ce travail d’édition souligne la volonté d’Isan Manga : préserver le patrimoine tout en le rendant accessible à tous les publics.

Pourquoi Goldorak reste culte ?

Depuis un demi-siècle, Goldorak dépasse le cadre du simple divertissement.
Il incarne le courage, la solidarité et la lutte pour la paix. Son succès ne tient pas seulement à son esthétique ou à son scénario, mais à ce qu’il représente : un héros porteur d’espoir.

Dans les années 1970, il a marqué des millions d’enfants devant la télévision. Aujourd’hui, il continue d’émouvoir grâce à sa dimension universelle. Exilé, Actarus lutte pour protéger la Terre qu’il a choisie comme nouvelle patrie. Cette idée de seconde chance résonne profondément avec notre époque. Les nombreuses expositions et initiatives culturelles en témoignent. De l’exposition immersive de Paris à la fresque monumentale du métro Châtelet, Goldorak reste un symbole vivant de la pop culture japonaise.
Son message traverse les générations : croire en la force du collectif et en la possibilité de réparer le monde.

Les différentes versions de l’édition

L’édition collector Goldorak se décline en trois formats :

• Version standard : les noms et attaques sont ceux de la traduction française connue des fans de l’animé ;
• Original Name Edition : les appellations suivent la terminologie japonaise, pour un retour aux sources ;
• Version Leclerc : une couverture inédite réservée aux Espaces Culturels.

Toutes les versions partagent la même qualité d’impression et le même soin éditorial. La reliure, le papier et la mise en page transforment ce livre en véritable objet de collection. Cet ouvrage devient rapidement un incontournable pour les passionnés de manga patrimonial et les amateurs de nostalgie pop culture.

Gô Nagai – UFO ROBOT GOLDORAK, éditions Isan Manga, 384 pages, paru le 3 octobre 2025.