Qu’on soit d’un naturel cérébral ou que l’on soit enclin à l’abrutissement culturel de masse, on ne cessera d’être fasciné par cette œuvre rare capable de concilier ces deux pôles en un mariage heureux. Avec l’agilité d’un cinéaste funambule, Alex Garland parvient à ce miracle au travers d’Ex-Machina.
Reclus au sein d’une forteresse caverneuse, un milliardaire de génie présente à un heureux employé sa nouvelle trouvaille en posant cette question: la conscience est-elle possible au sein de l’artificiel? La réponse est à des années-lumière d’un attendu rabâchage science-fictionnel. D’une richesse étourdissante, elle est pourtant amenée au fil d’un rythme lancinant qui vous agrippe et s’insinue dans le pore de vos émotions.
Le récit est épuré de toute digression inutile, concentré en un essentiel émotionnel et intellectuellement stimulant. La mise en scène est au diapason : d’abord similaire à un venin d’une froide langueur, la voilà plongeant tête la première dans le terrifiant bain du suspens. Ce dernier atteint son apogée dans un final glaçant d’émotions mêlées, où le mystère désépaissit laisse entrevoir de nouvelles questions.
Ex-Machina sort le 3 Juin 2015 en salles.