NDLR: Retrouvez le test technique et le test des bonus en bas de l’article.
Stet est un garçon bouillonnant de rage qui se montre gentiment indiscipliné. Pourtant, il a un talent qui pourrait le propulser à la meilleure chorale du pays, laquelle exige un haut niveau de discipline à ses petits Stradivarius d’opéra. Vous voyez le conflit? François Girard, réalisateur de ce Virtuose, s’empare d’un sujet archi-rebattu et le conduit en un pianissimo appliqué, digne du plus studieux des élèves.
Suivre ainsi scrupuleusement la règle comporte son lot de gratifications immédiates. La mesure apporté à la mise en scène (à la fois tendre et distante) se montre au diapason d’interprétations justes et appliquées. D’abord guère entraînantes, les séquences de chant à l’unisson s’imprègnent du pouls tout en contrôle du film et finissent par proposer leur lot de tensions sous-jacentes. Joliment orthographié, la copie rendue cache habilement sa vision générale convenue.
Le problème, c’est qu’il n’est pas assuré qu’on finisse pris à la gorge par un rebelle aussi tièdement impliqué. La composition du Virtuose que tout le monde s’arrache ne présente aucun vrai caractère, aucune faille qui ne soit pas des plus rabâchées (l’archétype de la maman alcoolique, hum hum) et paraît guère en adéquation avec l’air désintéressé du protagoniste. Quelques fils blancs sont en plus survolés et on jurerait voir poindre en guise de final le cliché de ce miel que savoure ceux qui ont l’émotion facile. Voila les avantages et les inconvénients d’être un musicien appliqué.
Le Virtuose est disponible en DVD et VOD.