NDLR: Retrouvez le test technique et des bonus en bas de page.
La sensation de gâchis qui ressort d’Enfant 44 laisse paradoxalement transparaître un potentiel certain. Fort d’une époque pleine de contradictions, le récit recèle une grande quantité de thématiques aux portées multiples qui ne demandent qu’à prendre leur envol. Encore aurait-il fallu pour y parvenir un cinéaste fort d’un point en vue en lieu et place d’un technicien mal appliqué.
En pleine URSS victorieuse, on épouse le parcours de Léo Demidov et de sa traque désespérée pour arrêter un violeur d’enfants. Le récit colle à un Tom Hardy sensible et laisse transparaître mécaniquement le fil d’une intrigue à la fois riche et dispersée. Le casting s’applique à faire avec la même application le travail et nous aurions pu avoir au minimum une enquête entraînante à suivre, mais une chasse aussi convenue ne survit pas avec une mise en images si peu inspirée.
Daniel Espinosa fait appel pour chaque situation (dramatique, d’action …) au saint-Graal du cliché audiovisuel. Il ne lésine ni sur une musique affreusement générique ni sur une quinzaine de plans pour un échange dialogué et parvient à aplanir le retournement de situation le plus prenant. Un regrettable échec.
Enfant 44 sort aujourd’hui en Blu-Ray, DVD & VOD.