Détective Conan La mémoire retrouvée se la joue chasse à l’homme dans la forêt enneigée, à la croisée de The Revenant et Rambo.
Détective Conan s’empare d’une nouvelle affaire dans le huis-clos d’une forêt aux dangers redoutables. Quelques temps plus tôt, il est témoin à Tokyo de l’assassinat d’un inspecteur plongé dans une affaire sensible. Le criminel, particulièrement vagabond, s’est enfui dans les montagnes de Nagano, à près de 260 kilomètres de là. Dans la pure veine de cette haletante saga initiée en 1994 par Gōshō Aoyama, Détective Conan La mémoire retrouvée mêle thriller et shonen dans un aventure à suspens et rebondissements.
La mémoire dans la peau
Il y a-t-il encore des enquêtes à tirer de Détective Conan, dont La mémoire retrouvée est le 28è long-métrage ? La réponse est assurément oui. Ce nouveau spin-off repose sur les ficelles classiques de l’oeuvre d’enquête. Rien de nouveau sous les flocons de ce côté-ci. Conan mène l’enquête à l’instar d’un Hercule Poirot. Témoins, suspects, preuves accablantes, faux-soupçons, on connait la chanson. Mais comme d’habitude, l’intelligence de Conan, l’entrain de ses amis et sa double identité font mouche.

Chaque film Détective Conan bat des records d’entrées et de recettes au Japon car ils s’ouvrent à tous les publics. Nul besoin de s’être empiffré les 105 tomes du manga pour s’y retrouver. Le film s’ouvre sur un récapitulatif de l’histoire de Conan, ce lycéen rapetissé à la taille d’un écolier par une manigance de malfaiteurs. Et les nouveaux venus découvriront une bande toute mignonne à la Doreamon. Entre deux activités enfantines, La mémoire retrouvée brasse aussi des sujets plus sérieux pour s’attirer le public adulte. Au fil de l’enquête Conan découvre une affaire beaucoup plus complexe qu’il ne l’imaginait. Accompagné de l’inspecteur Kansuke Yamato, la clé du meurtre repose sur ses souvenirs. En effet, il a perdu la mémoire quelques mois plus tôt à la suite d’un traumatisme crânien survenu dans la même montagne.
Neige à mémoire de forme
À mesure que les souvenirs de l’inspecteur reviennent, Conan découvre non pas un, mais deux malfaiteurs. Le second ayant été libéré plus tôt de prison grâce au procédé du plaider coupable. En France comme au Japon, cette pratique controversée tend à gagner en popularité. Elle permet à un accusé de purger sa peine sans passer par un procès classique s’il reconnait son acte. Sa sentence peut aussi être allégée s’il dénonce son complice. Ces magouilles permettent d’alléger la machine judiciaire qui croule sous les dossiers. Mais quelle saveur a la liberté lorsqu’on a tué ? #Saféréfléchir

Détective Conan n’ayant, au contraire, pas vocation à flatter les rétines autant qu’il ne creuse les méninges, son animation demeure sage. De toute manière, personne n’attend de Détective Conan un soin des détails comme chez Ghibli ou une animation nerveuse à la Demon Slayer. Ce long-métrage, dirigé par Katsuya Shigehara, habitué à travailler sur la licence, montre un dessin tout à fait honnête et confine la 3D aux les engins complexes (voitures, observatoires…). Néanmoins, l’animation n’hésite jamais à se fluidifier et se raffiner pour lécher ses combats.
Bon souvenir
En définitive, Détective Conan – La mémoire retrouvée s’inscrit dans la pure veine du rôle d’un spin-off. En qualité de long-métrage annexe à l’intrigue principale, il offre une porte d’entrée aux nouveaux venus, tout en se regardant en diagonale chez les vieux de la vieille. Son côté enfantin ravit le jeune public, tandis qu’il apporte une réflexion sur le sujet brûlant du plaider coupable pour les plus vieux. Le tout porté par une intrigue classique peu exigente ; point déclencheur de l’enquête, suspects, indices, fausses pistes et arrestation du coupable.
Détective Conan – La mémoire retrouvée sort le 12 novembre au cinéma. Il est distribué en nos contrées par Eurozoom.
Avis
Film feel good, Détective Conan - La mémoire retrouvée saura s'auréoler d'un bon souvenir à la sortie de la séance. Par son intrigue somme toute classique, ses personnages sympathiques et son sous texte intéressant sur la machine judiciaire, il s'alliera petits et grands.

