Toujours prompt à tester les produits généreusement décalés de Syfy, on décrypte pour toi Deadly Class dont le pilote est l’adaptation parfaite du comics éponyme, le style en moins…
Un jeune tueur orphelin et SDF intègre une école pour assassins mondiaux et va tenter de tuer Ronald Reagan. Un pitch bien coton comme on les aime où, après les voyages temporels de Future Man, Syfy nous offre avec Deadly Class l’élitiste éducation des rejetons des plus grandes mafias du monde, tout un programme.
Le pilote sert d’introduction à une mini-série composée de 4 épisodes, produite par les frères Russo. Elle brosse le portrait de cette école façon Battle Royale, avec ses règles, ses cours pour le moins originaux et un discours cru, limite extrémiste, sur la violence. Une radicalité justifiée par la nécessité de punir les plus indécrottables des criminels ou les plus intouchables des puissants du monde, mais qui aurait mérité un regard plus critique et/ou satirique.
Deadly Class, pas si mortelle…
Alors que le comics de Rick Remender et de Wesley Craig propose une violence crade et crue, la série se cantonne dans une imagerie trop sage. On attendait des bains de sang et de l’exagération pure et dure, un produit assumé à fond les ballons, mais Deadly Class reste trop gentille, trop timide, sans compter le passage en animation (identique au graphisme de la BD) réellement maîtrisé et, pour le coup, bien trash. En explorant les considérations psychologiques du protagoniste, on obtient un sentiment trop terre-à-terre qui prive le show d’un traitement décomplexé en faveur d’un fil narratif initiatique et teenage.
Forcément, on savait dans quoi on s’embarquait mais de là à nous offrir les affres amoureuses de jeunes assassins où les conflits scolaires des classes sociales de tueurs en herbe, la déconfiture est salée. Un traitement déjà-vu mille fois qui ne soulève rien d’autre que les clivages entre les différentes mafias, des enfants de Yakuzas aux rejetons des cartels en passant par les petits nazis. C’est drôle et (un peu) original mais mince. Heureusement que Benedict Wong en maître assassin est là pour faire le boulot, bien soutenu par une bande original exceptionnelle, Sisters of Mercy en tête.
Deadly Class est une série intrigante mais on attendait plus de la part de Syfy qui se contente de nous offrir un produit classique et timoré. A voir comme le show évolue, mais ça sent les rattrapages…