Dangerous Animals est un film de requins pas comme les autres, présenté à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes 2025 ! Mêlant survival face aux squales et film de serial killer, cette série B se révèle efficace.
Dangerous Animals pourrait s’apparenter à une sempiternelle resucée du film de requins au premier abord. Une formule éculée et à jamais dominée par son instigateur originel : Les Dents de la Mer. D’innombrables suites, contrefaçons ou films surfant sur la vague et l’aileron ont pullulé depuis…. et majoritairement pour le pire !
Il parait ainsi saugrenu de proposer du film de requins aujourd’hui, même si ces prédateurs marins demeurent de formidables sources d’angoisse propices au cinéma de genre. Un mantra que le réalisateur Sean Byrne tort un tantinet avec Dangerous Animals, présenté à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes.

Via son introduction plaçant directement le spectateur dans le bain (badum tss), le film nous présente Tucker (Jai Courtney), un tueur en série obsédé par les requins. Attirant ses proies féminines via un service d’excursion sous-marine, ce dernier les sert finalement en pâture aux squales ambiants par pur fétiche. L’occasion pour Dangerous Animals d’introduire ensuite Zephyr (Hassie Harrison), une jeune femme solitaire passionnée de surf qui va tomber dans les griffes de Tucker.
Requins sous influence
Bref, Sean Byrne passe son temps à présenter sa final girl (notamment via la naissance d’une amourette rapidement contrariée par la disparition de la jeune femme) pour mieux créer l’attachement et l’identification du spectateur auprès d’une héroïne n’ayant rien de la potiche du genre. Et malgré son caractère programmatique, c’est en ce sens que Dangerous Animals se démarque !
En effet, la trame empile globalement tous les codes, jusque dans ce personnage de serial killer barjo accro au snuff movie (l’influence de Peeping Tom est encore prégnante) ou une protagoniste à la pugnacité certaine. Malgré ses lieux communs, Sean Byrne fait passer la pilule en évitant toute sur-signification ou explication qui pourrait plomber le rythme de son intrigue.

Au détour d’un échange de dialogues Zephyr émet l’hypothèse que Tucker a forcément eu des problèmes avec sa mère (comme tout tueur en série!) après que celui ait dévoilé son passé de rescapé après une morsure de requin. Et au sein d’une discussion entre 2 captives, le spectateur saura simplement que l’héroïne a évolué de famille d’accueil en foyer avant de fuir en Australie. De la caractérisation express allant à l’essentiel, et qui n’a pas besoin de plus de bagage pour être incarnée !
Dangerous Animals plein d’élasticité
Une économie qui n’est heureusement pas le mantra de Dangerous Animals concernant le déroulé de son intrigue survivaliste relevant globalement du huis-clos (l’essentiel du récit se déroulant sur un chalutier) : le réalisateur applique tel un bon élève la « technique de l’élastique », en étirant au maximum le suspense d’une séquence (une tentative de crochetage de menotte, de contact avec l’extérieur, de fuite…pendant que Jai Courtney la poursuit).
Dans des séquences ainsi déjà-vues, Sean Byrne fait régulièrement court-circuiter la machine et tout ne se passe jamais comme prévu que ce soit pour Zephyr ou l’antagoniste. Enfin, Dangerous Animals joue astucieusement de son titre et de tout un folklore cinématographique du grand méchant requin pour mieux questionner une peur s’apparentant à quelque chose d’infondé. L’homme reste toujours le plus grand tueur sur Terre et sur mer !

Pour autant, le film évite le vrai home-run en n’exploitant pas totalement le potentiel de son concept (les requins sont assez rarement utilisés à l’écran malheureusement à part pour 2 séquences et un climax prenant bien qu’un poil expédié), et en nous gratifiant de menues facilités scénaristiques (ces caméras de surveillance Ultra HD que personne ne checke à part le boyfriend de service).
Pour autant, Dangerous Animals réussit globalement son coche en tant que série B tenue, à la mise en scène maîtrisée et au Jai Courtney encore une fois très bon en beauf australien. Un film de requins pas comme les autres donc, et ça c’est beau !
Dangerous Animals sortira au cinéma le 23 juillet 2025. Retrouvez tous nos articles du Festival de Cannes ici.
avis
Malgré ses facilités narratives, Dangerous Animals peut se targuer de savoir renouveler le film de requins. Un genre ultra-galvaudé transformé en film de serial killer constamment ludique et sans bout de gras ! Une sympathique pioche dans le genre de la série B tout simplement !