Kid Eternity est un de ces comics à ne pas mettre entre toutes les mains. La faute à Grant Morrison, grand défricheur de personnages mineurs de DC Comics (à son actif Animal Man, Doom Patrol) et adepte des intrigues complexes et hallucinées (Enigma, c’est encore lui). Ici, il redonne une nouvelle jeunesse à un personnage oublié des années 40, le Kid, dont le pouvoir réside dans sa capacité à invoquer des personnages historiques disparus en prononçant le mot « éternité ».
C’est par cette formule que Jerry, comique loser à la dérive, invoque le Kid, lui permettant de s’échapper des Enfers où il croupissait depuis 30 ans. S’en suit une course poursuite avec une horde de démons, prêts à tout pour s’emparer de l’existence…
L’ambiance graphique étouffante (signée Duncan Fegredo) et le découpage séquentiel (tantôt en éventail, tantôt en spirale) renvoient directement à l’univers de Grant Morrisson, parfois complexe à appréhender. Le récit fascine et interpelle, notamment pour les thèmes abordés, la plupart renvoyant à la métaphysique, sur fond de lutte entre Ordre et Chaos.
Audacieux et esthétiquement abouti, ce Kid Eternity reste très atypique dans le paysage des comics, ne manquant pas d’intérêt mais s’adressant toutefois à un public averti.
Kid Eternity est disponible chez Urban Comics.