Il faut être, en 2015, une sacrée tête de nœud pour oser ajouter une œuvre à la pile du sous-genre de l’exorcisme. Ça tombe bien, Mark Neveldine a le CV de l’emploi, doublé d’une propension à gifler sauvagement le potentiel des commandes qu’on lui attribue. Avec Les Dossiers Secrets du Vatican, voilà qu’il nous abandonne en pleine scène de crime.
Premier suspect ? La mise en scène. La promesse d’un found footage religieux n’a (presque) pas lieu, Neveldine lui préférant une esthétique au carrefour de la publicité pour hipster et d’une frénésie fuyant tout regard. Une vilaine décision qui provoque une douloureuse hernie visuelle, figeant instantanément toute ambiance et toute épaisseur.
On roulerait sur l’or du nanar si l’embardée responsable de ce naufrage n’affichait pas, avec un aplomb détonnant, un tel sérieux neurasthénique. Difficile de ne pas avoir de la peine dans cette situation pour le brillant Michael Pena, scarabée la carapace retournée, scrutant avec mollesse la paroi effritée de son personnage. Bref, le Vatican, ici, c’est moins secret, plus dossier.
Les Dossiers Secrets du Vatican sort le 02 Décembre 2015.