Warner nous a habitué à des portages plus que corrects des super-héros DC en films d’animation (notre critique du Gotham by Gaslight) avec une technique devenue ronronnante. Avec Batman Ninja, la prise de risque est totale.
Une oeuvre déjantée. En confiant le Dark Knight à une équipe japonaise constituée de Junpei Misazuki (Jojo’s Bizarre Adventure) à la réalisation et Takashi Okazaki (Afro Samurai) au chara design, le studio nous offre une aventure en décalage complet avec l’univers du justicier. Débarqué en plein Japon féodal, Batou doit passer par une déconstruction intégrale pour renaître à la sauce nippone. Le film convoque ainsi absolument tous les délires nationaux à un rythme dingue où se mélange ninjas, robots géants, et bien d’autres choses indescriptibles.
Un travail technique titanesque. Côté animation, le long-métrage ne fait pas non plus dans le déjà-vu avec un mélange entre modernité et tradition. Si la juxtaposition de 3D et 2D n’est pas toujours du plus bel effet, elle sublime plus d’une scène de combat. Et quand une séquence se transforme en estampe, on ne peut que saluer tout le boulot artistique abattu. Un ensemble qui fait de Batman Ninja une expérience géniale, folle, absurde, ratée… mais surtout unique.