Julien Doré poursuit avec aimée sa conquête du haut des charts à coup de pop sucrée et calibrée.
Notre chère Planète Terre est devenue un produit de consommation comme un autre sur la pochette de La Fièvre, premier entêtant single du cinquième album de Julien Doré, aimée. Parce qu’après les mélodies de pop sucrées et colorées mais toujours teintées de cette écriture nous dépeignant le trouble des sentiments de son &, le chanteur pousse ici d’un cran l’épure pour mener sa pop vers des pastilles aussi séduisantes que vides et répétitives. Parce que comme l’illustration que le chanteur nous offre de la Terre, ce dernier est également devenu un produit de consommation comme un autre.
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aimée, c’est donc le nom de la grand-mère du chanteur qui quitte ici les textes sentimentaux pour des sujets plus fédérateurs et importants, de l’écologie à la transmission et une certaine idée d’épure. Ainsi de la pochette minimaliste aux 11 titres de l’album, dont un sera même repris dans deux versions, Julien Doré dévoile au premier abord une suite de chansons dont la simplicité rythmique épouse celle de textes volontiers plus maigres, comme pour tenter de cacher un travail de production bien plus conséquent.
Des refrains entêtants et une efficacité lyrique où rien ne se trouve laissé au hasard confèrent ainsi à ce aimée son goût aussi lisse que pensé comme un produit pour tourner en boucle sur les ondes radiophoniques. Julien Doré semble ainsi adapter sa vision d’une pop verte, économique et directe jusqu’à une insupportable parodie avec l’horrible Bla-bla-bla (feat Caballero & JeanJass) quand la fadeur extrême confine parfois à la léthargie, même en invitant Clara Luciani sur L’île au lendemain.
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On regrette alors la sensibilité à fleur de peau de Julien Doré sur des titres ouvrant ses précédents opus avec une sincérité débordante comme Acacia, Baie des anges, Viborg et même Porto-Vecchio. Le chanteur semble s’être laissé plonger dans l’intempestif Coco Câline et cette idée d’une pop plus lisse, familiale et radiophonique ne laissant plus place à la sensibilité mais à une efficacité rythmique aussi vide de sens que répétitive. Si beaucoup voient dans ce aimée un album mature où Julien Doré maîtrise enfin complètement son style musical, l’on ne pourra cependant s’empêcher de voir un artiste qui se relit comme un produit de consommation adapté pour les ondes radiophoniques ayant laissé son originalité au placard.
On ne pourra ainsi s’empêcher de voir dans aimée une volonté d’épure nuisant complètement à la folie de l’ensemble et de son auteur. Pur produit radiophonique pensé pour draguer les foules, Julien Doré ouvre ses textes et son univers pour nous enfermer dans un album aussi plat que répétitif.
2 commentaires
Oh ! que vous avez raison au sujet de « aimée » .Autant j’avais adoré l’originalité et la profondeur de « & » avec ses tubes radiophoniques mais loin d’être vides et creux et des titres comme « Mon écho » ou le très beau « Romy » qui m’ont bouleversé mais alors là , alors là !! Comme vous l’écrivez fort bien et je vous cite : « Le chanteur semble s’être laissé plonger dans l’intempestif « Coco Câline « et cette idée d’une pop plus lisse, familiale et radiophonique ne laissant plus place à la sensibilité mais à une efficacité rythmique aussi vide de sens que répétitive. »
Dur constat même si je sauve du désastre « bla bla bla » qui a le mérite de surprendre .J’attends mieux de lui la prochaine fois…
Et nous l’espérons aussi, après de si beaux albums c’est même la moindre des choses !