Jack Ryan, le personnage emblématique de Tom Clancy, aux multiples incarnations sur grand écran, trouve une nouvelle vie sur Amazon… avec quelques années de retard ?
Jack ne manque clairement pas d’arguments pour nous convaincre, à commencer par John Krasinski. L’éternel Jim Halpert de The Office US, qui nous prépare un Sans un bruit 2, campe un analyste de la CIA forcé d’aller sur le terrain avec bien plus de crédibilité que nombreux homologues au cinéma. Il faut dire qu’avec son visage de monsieur tout-le-monde, il lui offre une dimension bien plus humaine et attachante à laquelle on peut s’identifier davantage (sauf quand il se met torse nu pour nous complexer). Dommage du coup de voir si peu Jack Ryan dans la première partie d’une série qui porte son nom.
On sent que le show a pris bien soin de soigner ses personnages, que ce soit la relation, d’abord conflictuelle, puis professionnelle avant de devenir amicale, entre Ryan et Pierce (Greer) ou encore l’intérêt porté à Suleiman qu’on nous présente loin du terroriste basique. Les créateurs Graham Roland et Carlton Cuse ont réussi à se servir du format pour moderniser et étoffer l’univers de Tom Clancy. Sans précipitation, mais sans lenteur ni longueur, Jack Ryan nous offre un récit bien mené qu’on suit sans déplaisir.
Jack Ryan a les poches vides
Sauf que Jack Ryan a un très gros point noir : il n’amène rien. Oui, le show d’espionnage fait les choses correctement, mais de manière très scolaire et sans originalité. En 2018, l’intrigue a été déjà vu 36 000 fois et on ne peut s’empêcher de deviner ce qui va suivre. Rien que récemment, côté action on lui préférera Deep State alors que niveau style, Condor sort beaucoup plus des sentiers battus.
La série paye ainsi une sortie bien trop tardive et, là où elle aurait pu servir d’exemple il y a quelques années avec son budget confortable visible à l’écran et son écriture efficace, doit désormais faire face à une concurrence déjà en quête de renouvellement.