M Night Shyamalan a un problème : il est capable du meilleur (Sixième sens) comme du pire (After Earth) et à chaque fois, impossible de dire dans quelle direction il va aller. Il suffit de voir la surprise The Visit pour s’en convaincre : il est imprévisible ! Alors quand on s’apprête à regarder Split, on se demande encore si on aura droit à Docteur Night ou Mister Shyamalan…
Retour aux sources. C’est un plaisir de voir le réalisateur revenir à ce qu’il fait de mieux : jouer avec la frontière entre réalité et fantastique, le tout dans une tension permanente et des rebondissements maîtrisés à la perfection (cette fin!). On est littéralement happé, hypnotisé par ce thriller interrogeant sur les capacités humaines. D’autant que dans son « délire schizophrène », il embarque un James McAvoy habité qui ne volerait pas quelques prix d’interprétation.
Cinéma fragile. Néanmoins, il a encore besoin de peaufiner ses effets, notamment pour corriger un problème de longueurs et un rythme en dents de scie. De plus, certaines ficelles scénaristiques semblent n’être là que pour appâter le chaland… Une imperfection hollywoodienne dont il semble désormais en avoir épousé les codes. Tel un ancien junkie, le cinéaste n’est jamais à l’abri de replonger…